Le célèbre humoriste et acteur, Jamel Debbouze, a évoqué son handicap dans une interview accordée au Parisien le 8 avril. C’est en parlant du nouveau film d’animation Pourquoi j’ai pas mangé mon père – dans lequel il prête sa voix à un jeune singe qui présente un handicap du bras et qui est rejeté par sa tribu – qu’il est revenu sur ce souvenir douloureux.
Il a perdu l’usage de son bras alors qu’il était adolescent, après avoir été happé par un train à la gare de Trappes le 17 janvier 1990. S’il n’évoque aucun détail de plus, il omet un incident qui est loin d’en être un… La mort de Jean-Paul Admette, un Réunionnais de 16 ans, tombé sous ce même train après avoir été agressé par un groupe de jeunes qui voulaient lui voler son blouson.
La famille de la victime n’a cessé d’accuser la star de la mort de leur fils et se prononce contre la visite de Jamel Debbouze sur l’île. En 2007, il devait se produire sur scène à La Réunion mais avait eu un problème de santé, l’empêchant ainsi de voyager. Selon la famille Admette, il était conscient des accusations qui l’attendaient.
La justice avait conclu à un non-lieu, à la fois en première instance et en appel.
Mais cette période de la vie de l’humoriste n’a pas été évoquée, seule sa rééducation a fait l’objet de discussion. « J’ai eu la chance extraordinaire de ne pas m’en rendre compte. Quand le médecin est venu et m’a appris que je ne pourrais plus bouger le bras, il avait des stylos dans sa poche. Je lui ai demandé de m’en prêter un et je me suis immédiatement mis à écrire de la main gauche. Sans réfléchir, j’ai pris ma douleur à crédit », a-t-il raconté.
Entouré de « gens qui ne pouvaient s’exprimer qu’avec leurs paupières », il s’est senti chanceux et dit avoir transformé sa frustration en humour. « Quand tu es au ban de la société, en banlieue, de fait tu es rejeté, et tu n’as pas forcément tous les outils pour avancer. Mes parents n’avaient pas l’argent qu’il fallait pour que je fasse ce que je voulais. Et il faut ajouter ma taille, mon aspect physique, mon handicap… », d’où ses expériences personnelles reflétées dans le film.
Une inspiration pour certains mais tachée de doutes pour d’autres.