
Mélissa Cousin (EELVR) et Ludovic Sautron (Génération Écologie) veulent laisser aux militants leur libre arbitre pour le second tour
Prêt à surfer sur la vague qui la porte depuis les derniers scrutins, le parti Europe Écologie Les Verts (EELV) veut profiter de l’engouement autour de la cause écologique, renforcée par le dernier rapport du GIEC, pour peser lors de la présidentielle de l’année prochaine. Cette primaire était donc l’occasion de mettre en avant les candidats et les idées du parti.
Pour l’occasion, la formation politique a organisé une primaire ouverte où tous ceux qui souhaitaient s’inscrire pour participer au vote. Un choix payant puisque de 12.000 militants, EELV a vu 120.000 personnes s’inscrire pour voter. La semaine dernière, 84% des inscrits se sont prononcés et choisi de faire passer Yannick Jadot et Sandrine Rousseau.
Pas de consignes aux électeurs des partis à La Réunion...
Comme pour le premier tour, la section locale d’EELV ne donne pas de consignes. Mélissa Cousin, la nouvelle secrétaire régionale du parti qui a succédé à Jean-Pierre Marchau, souligne que le nombre d’inscrits démontre "l’intérêt croissant" pour la question écologique.
"Celui qui sortira vainqueur aura toute la légitimité. Nous n’appelons pas à voter pour un candidat. Allez juste voter !", invite la secrétaire régionale d’EELV. Mélissa Cousin espère simplement que les autres partis écologistes suivront le choix des électeurs. "Les deux candidats portent le même projet. Les deux ont conscience de la situation", ajoute-t-elle.
Du côté de Génération Écologie Réunion, on ne donne pas de consignes aux militants également. La section réunionnaise avait fortement fait campagne pour l’ancienne ministre Delphine Batho et son idée de décroissance. "Les électeurs sont assez intelligents pour choisir la ou le candidat qu’ils souhaitent et qui représentera l’écologie à la présidentielle de 2022", précise Ludovic Sautron, le porte-parole de Génération Écologie à La Réunion.
Deux visions de l’écologie s'opposent : pragmatisme et radicalité
La présence au second tour de Yannick Jadot était attendue, lui qui a mené le parti à de bons résultats électoraux depuis les élections européennes de 2019. Il incarne une vision "pragmatique" de l’écologie . Mais l’ancien patron de Greenpeace ne fait pas pour autant l’unanimité. Beaucoup de camarades l’accusent de "pêché d’orgueil" et son leadership est hautement contesté au sein du parti. Il devient même gênant pour certains cadors d’autres partis qui voient en lui un nouveau rival pour devenir le fédérateur de la gauche.
Le ballottage semble donc aujourd’hui défavorable à Yannick Jadot. Il devance de seulement 3000 voix Sandrine Rousseau (25,14%) et son concept d’écoféminisme. Cette dernière incarne surtout la frange radicale du parti avec des propositions chocs qui ont obtenu une grande couverture médiatique.
C’est justement cette ligne radicale qui semble s’être exprimée au premier tour puisque Delphine Batho, arrivée troisième avec 22,32% des voix, est également classée comme radicale. L’ancienne ministre a placé la décroissance au coeur de son programme et son électorat pourrait donc se reporter sur Sandrine Rousseau, même si elle n’a pas donné de consignes de vote.
Tous les regards se tournent donc vers le quatrième, Eric Piolle, qui a obtenu 22,29% des voix. Le maire de Grenoble se définit comme pragmatique et radical, ce qui laisse planer le doute sur le report de ses voix. D’autant plus qu’il n’a donné aucune consigne de vote, très déçu par le résultat.
Jean-Marc Governatori, arrivé dernier avec 2,35% des voix, estime de son côté que le vote a été "vicié". L’élu niçois veut l’accès aux machines de Neovote, la société qui a organisé le scrutin, et se dit prêt à entamer une procédure judiciaire pour cela.
Le vote débute ce samedi 25 septembre pour se terminer le mardi 28. Les résultats seront connus ce jour-là.
---
Précision : nous avons interrogé Mélissa Cousin et Ludovic Sautron mardi et mercredi. Entretemps, ce jeudi, c'est l’ancien secrétaire d’EELV Réunion qui s’est positionné à son tour ce jeudi, mais à titre personnel :
Primaire des écologistes : Jean-Pierre Marchau apporte son soutien à Yannick Jadot
Pour l’occasion, la formation politique a organisé une primaire ouverte où tous ceux qui souhaitaient s’inscrire pour participer au vote. Un choix payant puisque de 12.000 militants, EELV a vu 120.000 personnes s’inscrire pour voter. La semaine dernière, 84% des inscrits se sont prononcés et choisi de faire passer Yannick Jadot et Sandrine Rousseau.
Pas de consignes aux électeurs des partis à La Réunion...
Comme pour le premier tour, la section locale d’EELV ne donne pas de consignes. Mélissa Cousin, la nouvelle secrétaire régionale du parti qui a succédé à Jean-Pierre Marchau, souligne que le nombre d’inscrits démontre "l’intérêt croissant" pour la question écologique.
"Celui qui sortira vainqueur aura toute la légitimité. Nous n’appelons pas à voter pour un candidat. Allez juste voter !", invite la secrétaire régionale d’EELV. Mélissa Cousin espère simplement que les autres partis écologistes suivront le choix des électeurs. "Les deux candidats portent le même projet. Les deux ont conscience de la situation", ajoute-t-elle.
Du côté de Génération Écologie Réunion, on ne donne pas de consignes aux militants également. La section réunionnaise avait fortement fait campagne pour l’ancienne ministre Delphine Batho et son idée de décroissance. "Les électeurs sont assez intelligents pour choisir la ou le candidat qu’ils souhaitent et qui représentera l’écologie à la présidentielle de 2022", précise Ludovic Sautron, le porte-parole de Génération Écologie à La Réunion.
Deux visions de l’écologie s'opposent : pragmatisme et radicalité
La présence au second tour de Yannick Jadot était attendue, lui qui a mené le parti à de bons résultats électoraux depuis les élections européennes de 2019. Il incarne une vision "pragmatique" de l’écologie . Mais l’ancien patron de Greenpeace ne fait pas pour autant l’unanimité. Beaucoup de camarades l’accusent de "pêché d’orgueil" et son leadership est hautement contesté au sein du parti. Il devient même gênant pour certains cadors d’autres partis qui voient en lui un nouveau rival pour devenir le fédérateur de la gauche.
Le ballottage semble donc aujourd’hui défavorable à Yannick Jadot. Il devance de seulement 3000 voix Sandrine Rousseau (25,14%) et son concept d’écoféminisme. Cette dernière incarne surtout la frange radicale du parti avec des propositions chocs qui ont obtenu une grande couverture médiatique.
C’est justement cette ligne radicale qui semble s’être exprimée au premier tour puisque Delphine Batho, arrivée troisième avec 22,32% des voix, est également classée comme radicale. L’ancienne ministre a placé la décroissance au coeur de son programme et son électorat pourrait donc se reporter sur Sandrine Rousseau, même si elle n’a pas donné de consignes de vote.
Tous les regards se tournent donc vers le quatrième, Eric Piolle, qui a obtenu 22,29% des voix. Le maire de Grenoble se définit comme pragmatique et radical, ce qui laisse planer le doute sur le report de ses voix. D’autant plus qu’il n’a donné aucune consigne de vote, très déçu par le résultat.
Jean-Marc Governatori, arrivé dernier avec 2,35% des voix, estime de son côté que le vote a été "vicié". L’élu niçois veut l’accès aux machines de Neovote, la société qui a organisé le scrutin, et se dit prêt à entamer une procédure judiciaire pour cela.
Le vote débute ce samedi 25 septembre pour se terminer le mardi 28. Les résultats seront connus ce jour-là.
---
Précision : nous avons interrogé Mélissa Cousin et Ludovic Sautron mardi et mercredi. Entretemps, ce jeudi, c'est l’ancien secrétaire d’EELV Réunion qui s’est positionné à son tour ce jeudi, mais à titre personnel :
Primaire des écologistes : Jean-Pierre Marchau apporte son soutien à Yannick Jadot