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Jacques Tillier, président du JIR : « Monsieur Voluer n’a aucune déontologie judiciaire »

Alors qu'on le croyait définitivement clos, le conflit JIR/imprimerie Chane Pane connait encore quelques soubresauts. Jacques Tillier a étrillé Rémy Vouler, le patron d'une entreprise qui a travaillé pendant quelques années comme sous-traitant du JIR et qui fait partie des juges qui ont refusé au patron du JIR la reprise de l'imprimerie Chane Pane. Rémy Voluer lui a répondu dans un commentaire sur Zinfos et c'est donc ici que Jacques Tillier a choisi de lui répondre.

Ecrit par 1654 – le samedi 08 octobre 2022 à 15H21

Rémy Voluer, le patron de l’entreprise Seyes, avait été mis en cause par Jacques Tillier dans son édito de samedi dernier, celui-là même qui avait occasionné le refus d’Alfred Chane Pane d’imprimer le JIR ce jour-là.
Jacques Tillier reprochait à Rémy Voluer d’avoir accepté de siéger en tant que juge au tribunal de commerce lors du choix du repreneur de l’imprimerie Ah Sing alors même qu’il était en conflit avec le JIR. Ce qui le plaçait, selon le patron du JIR, en position de conflit d’intérêt.

Dans un commentaire sous l’article « Jacques Tillier, je ne suis pas en guerre avec Alfred Chane Pane « , Rémy Voluer a tenu à donner sa vision des choses. Pour ceux qui ne l’auraient pas lu, nous le reproduisons ci-dessous :

« Je relève juste une anomalie dans la composition du tribunal qui sur trois juges, il y en avait eu deux que j’avais étrillés dans mes éditos, mais c’est tout. »

Etant l’un des deux juges concernés, je n’ai jamais été étrillé par Mr Tillier dans ses éditos, mais bien dans celui de samedi dernier, qui suivait le jugement. Mr Tillier devrait faire attention à ce qu’il dit.

Je m’inscrit également en faux sur la plupart de ses dires dans l’édito (les sommes évoquées n’ont rien à voir avec la réalité, il se plaint d’un outil qu’il a utilisé pendant des années…), mais face à un éditorialiste de presse, quelle espace as-ton-on pour se défendre ?

Par ailleurs, si Mr Tillier m’attaque, c’est peut-être parce qu’il n’a jamais payé ma société pour son travail, ayant fermé JIR1, et jamais payé ses dettes avec JIR2.
Facile de reprendre les actifs d’une société en faillite sans payer ses dettes…

Jacques Tillier nous a à son tour fait parvenir un droit de réponse :

Rémy Voluer s’étonne ce matin dans Zinfos de figurer dans mon édito du 1er octobre 2022, éditorial censuré par mon imprimeur Alfred Chane Pane qui a refusé ce jour-là, et jusqu’à jeudi encore, d’imprimer nos différentes éditions.

Comme à son habitude Rémy Voluer oublie l’essentiel pour mieux noyer ses interlocuteurs dans l’accessoire. Le sujet est simple. En tant que juge assesseur au tribunal de commerce, M Voluer n’aurait jamais dû siéger le 21 septembre lorsque la juridiction commerciale s’est prononcée sur les dossiers de reprise de l’imprimerie Ah Sing.

Monsieur Voluer ayant collaboré au JIR entre 2017 et 2021 en tant que prestataire digital, il aurait dû se déporter et prévenir le président du tribunal de commerce qu’il existait un réel conflit d’intérêt. Comment peut-on, en effet, formuler un avis objectif sur la reprise de l’entreprise Ah Sing par deux repreneurs en concurrence – le tandem Olivier Levy-Jacques Tillier d’un côté ; le duo Savararin Imprimerie Chane Pane sud de l’autre – lorsque la société que dirige Monsieur Voluer, en l’occurrence SEYES, a bénéficié de plusieurs centaines de milliers d’euros du JIR pendant quatre ans dans le cadre de la refonte de Clicanoo ?

Au grand désarroi de Monsieur Voluer et de SEYES, le JIR a mis fin à ce partenariat en 2021. 18 mois plus tard, revoilà ce même Rémy Voluer en train de décider de l’avenir de l’entreprise Ah Sing. Cherchez l’erreur ! Trop pressé d’en découdre Monsieur Voluer a occulté ses obligations déontologiques pour mieux régler ses comptes. Or les textes sont clairs. La question des intérêts des magistrats, qu’ils soient professionnels ou consulaires, est dans le débat public depuis plus de 10 ans. Dans un souci de moralisation de la vie publique et de transparence démocratique, le législateur a imposé aux juges, comme à d’autres professions, des règles de bon sens.

L’article 7-1 de la loi organique du 8 août 2016 dispose en effet que « les magistrats veillent à prévenir ou faire cesser immédiatement les situations de conflit d’intérêts. Constitue un conflit d’intérêts toute situation d’interférence entre un intérêt public et des intérêts publics ou privés qui sont de nature à influencer ou à paraître influencer l’exercice indépendant, impartial et objectif d’une fonction ».

CQFD. A l’évidence M. Voluer entre dans ce périmètre législatif. Au tribunal de commerce il exerce une mission de service public et au JIR il a entretenu avec sa société SEYES des relations d’affaires et professionnelles significatives, relations qui ont généré pour son compte des intérêts matériels précisément visés par la loi du 8 août 2016.
Sans singer M. Voluer dans sa rhétorique je vais me permettre de terminer à mon tour ma réponse par un sujet accessoire. Le gérant de SEYES se félicite du travail accompli pour le compte du JIR. Si tel avait été le cas il serait encore à nos côtés. Mais il n’est plus là et depuis son départ Clicanoo ne s’est jamais aussi bien porté. CQFD aussi.

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