Selon une information révélée par Le monde.fr, Jacques Chirac va être renvoyé devant le tribunal correctionnel pour « prise illégale d’intérêts » dans l’affaire des emplois fictifs de l’ex-RPR. Il avait été mis en examen en décembre 2009 en sa qualité d’ancien président du RPR pour prise illégale d’intérêt pour sept emplois présumés fictifs à la mairie de Paris.
Un non-lieu prononcé
Cette décision va à l’encontre de la réquisition du procureur de la République de Nanterre, Philippe Courroye, qui avait préconisé un non-lieu le 4 octobre dernier. Selon le procureur, cité sur le Monde.fr, « aucun élément du dossier d’accusation ne permettait de montrer que Jacques Chirac était informé du mode de rémunération des collaborateurs du parti« .
Il ajoute même que Jacques Chirac « n’a manifesté que peu d’intérêt pour la gestion de son parti et (…) qu’aucun témoin n’a mentionné la connaissance (par Jacques Chirac) de la prise en compte par la Mairie de Paris de collaborateurs du RPR. »
Dans cette affaire, plusieurs condamnations avaient été prononcées en 2004 notamment vis-à-vis d’Alain Juppé, ex-adjoint aux finances de Jacques Chirac à la ville de Paris et ex- secrétaire général du RPR, qui avait été condamné à 14 mois de prison avec sursis et à un 1 an d’inégibilité pour « prise illégale d’intérêt ».
Deux procès en attente
Cette procédure devrait être couplée à celle qui vaut à Jacques Chirac de comparaitre en mars 2011 devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Dans les deux cas, la ville de Paris n’est plus partie civile, ayant négocié le remboursement de 2,2 millions d’euros, deux-tiers étant à la charge de l’UMP, 500 000 euros à la charge de Jacques Chirac.
Notons que Jacques Chirac, âgé aujourd’hui de 77 ans, est redevenu judiciable en 2007 après douze ans d’immunité due à son statut de président de la République.