Tout commence au tribunal de commerce
Tout aurait commencé au tribunal de commerce justement, au sujet du rachat de l’entreprise Ah-Sing en difficulté depuis cinq ans. Sur le banc des repreneurs potentiels d’une affaire supposée » juteuse » s’étaient positionnées l’offre conjointe de la SAS Black Swan Holdings de Jean Mathieu dit « Bruce » Chane Ching, de la SAS Chane Pane Sud (dirigée par le même Jean Mathieu Chane Ching) et de la SAS SOFISAV de Jean-Hugues Savaranin et celle de la société New co représentée par Olivier Lévy et dans laquelle se trouvait également Jacques Tillier.
Le lendemain du jugement, le nom de Chane Pane fait les gros titres de la presse. Un amalgame malheureux présente Alfred Chane Pane comme le repreneur Ah-Sing et met le feu aux poudres. Des articles du JIR accusent l’homme d’affaires d’être le véritable bénéficiaire du rachat que Jacques Tillier convoitait. Des affirmations démenties par le principal intéressé auxquelles l’édito du Samedi écrit par le patron du JIR fait pourtant écho, assimilant les « Chane Pane du nord à ceux du sud ». Les salariés d’ICP Roto découvrant le texte décident alors dans la nuit de vendredi à samedi de ne pas imprimer le journal.
Alfred Chane Pane, hospitalisé ce jour-là, indique qu’il n’était au courant de rien. Il promet que l’impression dominicale se déroulera comme prévu. Mais en découvrant un nouvel édito de Jacques Tillier intitulé « Censure et Mensonges » dans la nuit de samedi à dimanche, il stoppe l’impression et annonce dans un communiqué qu’il arrête toute collaboration avec Jacques Tillier.
Une volonté de reprendre
« La vie est belle pour M. Chane Pane parce que quand un édito ne lui plaît pas, il arrête d’imprimer. C’est une insulte à notre intelligence », lance une des avocats du Journal de l’île, Me Driss Falih, demandant à ce qu’ICP Roto soit condamné à reprendre l’impression. « Vous êtes dans l’insulte. L’invective. C’est de la presse de bas étage », répond le conseil de l’imprimeur, Me Jean-Jacques Morel. La robe noire précise cependant dans sa plaidoirie une volonté de reprendre l’impression « à condition qu’on foute la paix à Chane Pane et à ses salariés ».
Le tribunal a mis sa décision en délibéré à 14 heures.