« Quand est-ce que je rentre ? », se demande toujours Véronique H. Cette habitante du Beaujolais est arrivée sur l’île le 8 mars pour rester jusqu’au 7 avril. Son mari devait initialement la rejoindre le 24 mars, mais ceci n’aura jamais été possible. Le confinement étant passé par là. Depuis, elle ne peut plus rejoindre son mari et ses 3 enfants en métropole.
Une situation d’autant plus difficile à vivre pour Véronique qu’elle a commencé à développer quelques symptômes du Covid-19 quelques jours après son arrivée. Après avoir fait les démarches pour signaler son état de santé, il lui est demandé de rester confinée à son domicile, sans aucun test pour connaître son état de santé réel.
L’isolement et un état de santé fragilisé ont développé quelques troubles psychologiques chez elle. « J’étais confinée seule. Ça m’a développé des phobies. Je n’osais plus sortir de chez moi. J’ai mis trois semaines à ouvrir la porte de l’appartement », explique-t-elle. Véronique affirme pourtant ne pas être de nature dépressive et le moral va finir par revenir. « À partir du moment où j’ai franchi la porte, il ne fallait pas que je perde espoir », lance-t-elle.
Pour trouver une solution, son mari et elle ont tenté de nombreuses démarches. Après s’être vu confirmer par la Police aux Frontières qu’elle ne rentrait pas dans les cases pour prendre l’avion, son époux a écrit des courriers à plusieurs ministères. Étonnement, seul le cabinet du 1er ministre lui a répondu. Malheureusement, celui-ci n’avait pas vraiment compris le courrier et lui a répondu qu’elle pouvait bien rentrer de métropole vers les départements d’outre-mer, tout l’inverse de la situation.
« Je ne vais pas souhaiter le décès d’un proche pour pouvoir rentrer quand même » se désespère-t-elle. Véronique souhaite que l’État prenne conscience de la situation des Métropolitains qui veulent retourner chez eux. « J’entends parler de rapatriement de gens à La Réunion. J’aimerais juste pouvoir rentrer », conclut-elle.