A l’occasion de Noël, qui n’a pas acheté au moins une bonne bouteille ou une bonne bûche ? Pourtant, certains ne l’ont pas fait, comme Doriane. Travaillant dans le domaine de l’information, Doriane est une jeune femme active qui entre dans la trentaine. Elle a décidé pour ce Noël de ne faire aucun achat, un acte symbolique visant à dire « non » à la société de consommation.
Depuis 2008, cela ne lui a pas échappé, le marché des finances est en train de « ruiner le monde« , dit-elle sur un ton révolté. « Ceux qui nous ont mis dans cette situation de crise globale sont ceux qui profitent encore de la situation aujourd’hui. Je ne veux pas cautionner à l’abus des plus gros sur les plus petits », assure Doriane en parlant notamment des grandes surfaces, « mais on ne peut pas toujours y échapper », avoue t-elle quand même.
« Je n’ai acheté aucun cadeau. J’ai voulu échapper à la foule dans les magasins. Je trouve ça stressant de devoir trouver une place de parking, de devoir respecter le timing sinon on se prend un PV. Et puis faire la queue aux caisses ne me disait vraiment rien« , affirme la jeune femme qui vit dans un appartement avec très peu de meubles et comme seul appareils électroménagers, un ordinateur, un micro onde et une télévision.
« Je ne me prive de rien. Je tire plus de plaisir à courir vers la plage pour voir le coucher de soleil pendant que d’autres font les derniers achats pour passer un bon Noël », ajoute la jeune Réunionnaise qui dit « avoir de la chance d’avoir une activité qui me passionne. Je rencontre des gens tous les jours et ça me motive car on apprend toujours de l’autre. En plus, je suis sûre que certains ont oublié que c’est une fête religieuse et en plus qui pousse à la consommation. Ca ne m’intéresse pas. Mais je ne juge pas ceux qui offrent des cadeaux à leur proche. Chacun a sa manière de voir les choses ».
Mais ce n’est pas pour autant que Doriane ne s’amuse pas ce jour férié. « J’ai rejoins mes amis et on a dansé et rigolé toute la nuit ». Ce que Doriane partage avec eux, « c’est la fête et ce recul que l’on prend avec les travers de la société ». Même si elle avoue avoir un faible pour son smartphone qu’elle consulte souvent: « Je vis avec mon temps, mais mes achats reste très raisonnés. J’ai trois crédits que je dois assumer et ce sont les contraintes de la vie moderne qui m’ont amené vers ce choix. Mais je ne me laisse pas aspirer par le système. On n’a pas appris aux gens que le meilleur est dans le partage des moments. C’est dommage », finit par dire Doriane, avant de répondre à son téléphone et de conclure l’interview.