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Encore faut-il que les champs restent intacts. En début de semaine, certains ont pu observer des fumées noires s’élever des champs de canne et des particules de paille carbonisées se disperser dans l’air. Les trois incendies qui se sont déclarés à Sainte-Anne et à Sainte-Marie ont fait quelques dégâts... "Les cannes qui ont été brûlées représentent 7 à 8.000 tonnes", affirme Jean-Yves Minatchy.
Pour le président de la Chambre d'agriculture, il s'agit sans aucun doute d'incendies criminels. Et certainement pas, pour lui, d'actes d'agriculteurs, comme l'affirment bien volontiers certains. "Moi aussi j'ai entendu beaucoup de gens dire que ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui mettent le feu car au final ce serait intéressant pour eux. Mais je vous assure que la perte financière est importante", explique Jean-Yves Minatchy.
Le brûlage : Une pratique réelle et ancienne
Pourtant, l'ouvrier qui s'adonne au brûlage est une pratique, réelle et ancienne. Payé suivant un barème calculé en fonction de la surface récoltée, il opte pour ce mode de récolte qui s’est largement répandu depuis plusieurs dizaines d'années, pour gagner plus. Avec la mécanisation, le brûlage apporte ses avantages : Une meilleure visibilité pour le chauffeur de machine car toutes sortes d'ordures et de débris se retrouvent parfois dans les champs, une plus grande vitesse de travail et un meilleur amortissement de la machine soumise à moins rude épreuve.
Mais depuis plusieurs années, pour des incidences environnementales, des gênes pour la société et aussi parce que les techniques de récolte évoluent, le brûlage de pré-récolte de la canne est en constante régression et de plus en plus décrié.
Jean-Yves Minatchy insiste, au bout du compte, le gain ne serait pas si intéressant : "les agriculteurs le savent, après avoir brûlé la canne, ils doivent rapidement trouver de la main d'œuvre et utiliser plus de machines pour récolter et transporter. Ils perdent en richesse et en tonnage".