Le suspense aura duré jusque tard dans la soirée. Pour des raisons différentes, la peur était sensible dans les QG de campagne des deux candidats qui seront présents au second tour, dimanche prochain.
Thierry Robert a avoué avoir à un moment cru que son frère serait éliminé au profit d’Aurélien Centon. On comprend mieux pourquoi même le mauvais score de Pierrick lui est apparu comme une victoire. Il peut toujours rêver et se dire que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.
Plus étrange était la peur qui régnait à la permanence de Jean-Luc Poudroux. Leur candidat était certain d’être au second tour et pourtant, l’inquiétude se lisait sur les visages. Pourquoi ? Parce qu’un deuxième tour face à Aurélien Centon n’aurait rien eu à voir avec un face-à-face avec Pierrick Robert.
Tout Sauf Pierrick Robert
Les frères Robert sont détestés dans la classe politique et Jean-Luc Poudroux savait que si c’était Pierrick qu’il allait retrouver face à lui au second tour, il aurait de très grandes chances d’être élu.
Huguette Bello n’a toujours pas pardonné la plainte de Thierry Robert contre elle au lendemain du 2ème tour des Régionales, alors même qu’ils avaient fait liste commune. Il était donc prévisible qu’elle s’abstienne de donner des consignes de vote au second tour.
Il est de notoriété publique que Jean-Hugues Ratenon ne « mange pas un grain de sel » avec Thierry Robert. Lui aussi devrait laisser ses électeurs libres de choisir, et c’est d’ailleurs ce que Perceval Gaillard a annoncé dès les résultats connus.
Les dirigeants du PCR également n’ont toujours pas digéré la façon dont Thierry Robert les a traités et Gilles Leperlier, fort logiquement, n’a donné aucune consigne de vote hier soir.
Quant aux autres, d’abord ils ne pèsent que quelques pourcents, mais surtout on les imagine mal voler au secours de quelqu’un qui a de grandes chances d’être battu.
La donne aurait été radicalement différente avec Aurélien Centon
Le scénario aurait été totalement différent si c’était Aurélien Centon qui avait réussi à se hisser au second tour.
Bon gré mal gré, tous les partis de Gauche se seraient ralliés à lui, un candidat ouvrier issu d’un milieu très défavorisé. Et même Thierry Robert aurait appelé à voter pour lui, histoire de faire barrage à Jean-Luc Poudroux.
D’un TSPR (Tout Sauf Pierrick Robert), on se serait retrouvé face à un TSJLP (Tout Sauf Jean-Luc Poudroux).
Cette vague de ralliements aurait créé une dynamique et Aurélien Centon aurait eu de grandes chances d’être élu dimanche prochain.
Tout s’est joué à moins de 500 voix.
Donc oui, Jean-Luc Poudroux peut aller brûler un cierge à Notre Dame de la Salette…