Jean-Hugues Ratenon a dénoncé aujourd’hui l’embauche de 150 travailleurs portugais travaillant sur un chantier pour la construction d’une serre « Agri-solaire » à la Plaine des Cafres. « A nouveau, on dénonce un dysfonctionnement en matière d’emploi à la Réunion. Dans un pays où il y a une pénurie d’emplois et que des dizaines et des dizaines de milliers de Réunionnais, formés, qualifiés, attendent un emploi, on constate que 150 viennent de l’extérieur. Qu’a fait le Pôle emploi, que fait le préfet et que font les élus pour donner véritablement la priorité d’emploi à ces jeunes réunionnais qui sont dans la détresse totale », lance Jean-Hugues Ratenon.
D’autres chantiers à la Réunion ?
« C’est un scandale. Je suis en colère et je ne peux pas accepter cela. Parait-il qu’il y a d’autres chantiers dans l’île, on va enquêter mais je lance un appel aux Réunionnais et aux Réunionnaises : Dénoncez, on ne peux pas laisser faire », peste Jean-Hugues Ratenon. Le chantier pointé du doigt vise à la production d’électricité solaire : « C’est un chantier d’avenir », reconnaît le président de l’ARCP, aussi candidat aux législatives sur la 5ème circonscription. « On dit qu’il faut atteindre l’autonomie énergétique et que cela va créer des dizaines de milliers d’emplois à la Réunion. Mais si on crée des emplois pour les gens de l’extérieur, pourquoi les créer », s’insurge-t-il.
« C’est légal, mais c’est immoral et irresponsable »
Jean-Hugues Ratenon le reconnaît néanmoins, l’opération est légale. Puisque les Portugais sont européens, ils peuvent légalement venir travailler à la Réunion. « Effectivement, c’est légal, mais c’est immoral et irresponsable dans un département au taux de chômage aussi élevé. Est-ce-que l’avenir des Réunionnais ce sont seulement les emplois aidés à 700 euros par mois ? »
Jean-Hugues Ratenon n’a pas souhaité s’entretenir avec le propriétaire de la serre. Selon lui, les responsables politiques et les autorités doivent prendre leurs responsabilités. « C’est à eux de défendre la Réunion. Ce n’est pas moi le décideur », rappelle-t-il. « Si rien n’est fait, nous prendrons nos responsabilités comme nous l’avons fait aujourd’hui pour dénoncer cette opération », conclut-il.