Invité hier soir sur le plateau du 20h de France 2 pour la sortie de son nouveau livre Soumission et sur la polémique qu’il suscite, l’écrivain Michel Houellebecq s’est défendu d’alimenter l’islamophobie.
Dans Soumission, Michel Houellebecq dresse le portrait d’une France gouvernée par un parti musulman, « Fraternité musulmane », arrivé au pouvoir dans le pays en 2022 après avoir battu Marine Le Pen au second tour et qui prône un islam modéré.
L’arrivée d’un président musulman, Mohammed ben Abbes, se déroule sans heurts, en dépit de l’instauration de la polygamie et du port du voile et de l’enseignement coranique à l’école.
Interrogé par David Pujadas sur les polémiques qui entourent son livre, le prix Goncourt 2010 esquisse un sourire : « je ne fais pas d’efforts pour l’éviter ». « Je ne vais pas éviter un sujet parce que je sais qu’il est polémique », a ajouté l’auteur de Soumission.
À ses détracteurs qui l’accusent de faire le jeu du Front national et de sa présidente Marine Le Pen avec ces fantasmes, Michel Houellebecq répond : « ça marche assez bien pour elle, je ne crois pas que cela changera grand chose à son destin ». « Je ne vois pas d’exemple où un roman ait changé le cours de l’histoire. C’est autre chose qui change le cours de l’histoire, des essais, le manifeste du Parti communiste, mais pas des romans », a-t-il assuré.
Par ailleurs, Michel Houellebecq a estimé que son président musulman était avant tout « ambitieux » et « très doué ». « Je ne crois pas que cela soit l’islam radical, je suis désolé », a-t-il insisté, estimant au contraire qu’il a dépeint « une des versions les plus douces de l’islam qu’on puisse imaginer ».