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Interdit, le métier de proxo ? Ben… il savait pas, le mac (oups ! le mec)

Correctionnelle Sud - Jeudi 24 mai 2018

Ecrit par Jules Bénard – le vendredi 25 mai 2018 à 17H01
L’affaire remonte à 2014 ; mais, comme le dit Vabois, « zamoureux i perde pas courage » et les juges ont fini par l’amener à la barre ! À sa profonde perplexité car « koçaça bande domoune là i veut ensemb’ mwin ? ».
 
Ali, 48 ans, natif de Majunga, a adopté « la défense-Jourdain », celle qui fait généralement pâlir de rage contenue tout le barreau car tous savent que les magistrats n’aiment pas du tout ce type d’hypocrisie :
 
« Je ne savais pas, na ! »
 
M. Jourdain se contentait de prose ; M. de La Palisse de… lapalissades ; lui ne savait pas que le métier de maquereau (à la française, rien à voir avec notre macro créole) était formellement interdit.
 
Chemin Quarante-Euros
 
On se demande au demeurant ce qu’il y a de commun entre un petit poisson, appelé ici pêche-cavale, et un sale type tel que nous l’entendons de Saint-Denis à Tapage. Une de ces bizarreries langagières dont nous sommes coutumiers ? Comme par exemple « souquer » est devenu « attraper » ? Ou « serrer » s’est transformé en « cacher » ? Je parie que l’ami Sully va nous trouver ça dans ses archives.
 
Ce costaud bourru, trapu, barthésien bronzé, habillé « la marque », vit des minimas sociaux. Qu’il finit bien vite par considérer comme nettement insuffisants, ce sur quoi nous sommes bien de son avis, si vous voulez le savoir. Des minimas que LE socialiste, vous savez, le Hollandais-Volant a sérieusement écornés quand il sévissait encore.
 
Des revenus chiches mais qu’il acceptait joyeusement en étant bien décidé à les agrémenter très vite.
 
Pou mette in ti pé la graisse dans fricassée lastron, Ali n’a rien trouvé de mieux que « rendre service » à de jeunes et avenantes jeunes femmes, venues d’ailleurs chercher ici un petit viatique, facile à gagner quand on n’est pas regardante sur les moyens. Le plus vieux taf du monde n’est pas en cause ici. Il en faut !
 
Pendant plusieurs mois, il est allé les chercher, au Port le plus souvent, pour les conduire gentiment à la Pointe-du-Diable à Saint-Pierre, ou encore non loin à Pierrefonds, chemin Quarante-Euros. L’équivalent écologique de la rue Godot-de-Mauroy, quartier de la Madeleine, à Paris. C’est moins pollué, dit-on.
 
Il les déposait là et attendait non loin qu’elles aient terminé d’éponger le chaland, avant de les reconduire au Port. En remerciement de ses bons et loyaux services, il acceptait du bout des lèvres une partie des gains, consentant même à taxer 20 euros seulement à celles qui n’avaient pas eu de soupirant ce soir-là.
 
Entre capotes et Viagra…
 
Le manège (enchanté ?) a duré plusieurs mois, jusqu’à ce que la police, toujours briseuse de ménages (holà, je rigole !) ne vînt mettre fin aux allers-et-retours du gagne-petit. Car selon ses dires, cet amoureux du genre humain en général et des femmes en particulier, ne se faisait qu’un petit 1.000 euros les meilleurs mois. Peut-être 2.000 lorsque les affaires allaient mieux…
 
Ce qui laisse sceptique quand on sait que le trafic dans ces coins vaut celui du Canal-Bichique aux heures… de pointe, si j’ose dire.
En somme, ce généreux protecteur de la petite vertu n’était que garde-chiourme, même s’il avait plus de 500 euros dans ses fouilles au moment où il s’est fait sauter. Sauter par la police, cela va de soi ; qu’est-ce que vous vous imaginiez ?
 
Selon ses dires, il n’aurait « fait ça » que deux à trois mois, pas plus.
 
Dans sa voiture, les policiers ont retrouvé du linge, beaucoup de linge ; mais surtout des choses dites militaires autrefois, que les instruits appellent des « protections » aujourd’hui ; des capotes tout simplement, c’est du pareil au même. 
 
Ils ont aussi trouvé de ces petites pilules bleues destinées à redonner de la vigueur aux organismes en déliquescence. Curieux quand on sait qu’il faut un minimum de 30 minutes entre la prise et le début de l’effet. Le rhum-camaron est, lui, à résonance instantanée et l’effet dure plusieurs jours, avis aux amateurs !
 
M. Jourdain… pardon ! je voulais dire Ali, jure dur comme fer qu’il ne savait pas qu’il est illégal de soutenir la prostitution. Il ne faisait ça que pour rendre service « à mes copines ». Quant au Viagra, non ! juré ! il n’en vendait pas. Il l’avait acheté « pour rendre service à un ami ». Quant aux vêtements, ce bienfaiteur de l’humanité souffrante permettait « à ses copines » d’ôter leurs vêtements de ville et changer de sapes avant d’aller au boulot. C’est encore par amitié qu’il gardait leurs fringues au chaud.
 
Le généreux humaniste en a pris pour 8 mois et s’est vu confisquer ses petits bénéfices.
 
Jurant bien, mais un peu tard… Vous connaissez la suite ?

 

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