Le constat est implacable. Cinq ans après, seulement 41,5% des entreprises créées en 2006 à la Réunion sont encore en activité, révèle une enquête de l’Insee.
Plombés par la crise économique, de nombreux [entrepreneurs]urlblank:http://www.zinfos974.com/Des-chefs-d-entreprise-parlent-de-la-crise-On-rame-on-rame-on-rame_a57366.html ont dû mettre la clé sous la porte. Le secteur de la construction est le plus touché. Les secteurs des transports et des TIC résistent tant bien que mal.
La 5e année la plus dure
La Réunion est toujours la région où le taux de survie des entreprises est le plus faible, derrière le Poitou-Charentes et le Nord Pas de Calais. Un taux plus bas que la moyenne nationale (51,5%).
Particularité de ces entreprises créées en 2006, c’est la cinquième année qui s’est avérée particulièrement difficile. 12% des entreprises créées cette année-là ont disparu après cinq années d’existence, contre 5% pour la génération des entreprises créées en 2002.
Les secteurs qui résistent et ceux qui flanchent
Les entreprises des transports et de l’entreposage sont celles qui s’en sortent le mieux. Les 3/4 d’entre elles sont toujours actives cinq ans après leur création, nous apprend l’Insee. Suivent les entreprises du secteur de l’information et de la communication, dont le taux de survie est de 61%.
A contrario, le secteur de la construction, le plus dynamique avant la crise de 2008, s’avère le plus durement touché, avec un taux de survie de 38%. Le secteur de l’hébergement et de la restauration ou encore du commerce ont également un taux de survie faible (- de 40%).
Au total, le bilan n’est pas bon : avec ces nombreuses disparitions, l’emploi total (salariés et non salariés) généré par ces entreprises a diminué de 42% (-22% sur l’ensemble de la France) en cinq ans. Un chiffre terrible si on le compare aux entreprises créées en 2002, dont l’emploi n’avait diminué « que » de 22% en cinq ans.
Le paradoxe des aides
De prime abord, on pourrait penser que les entreprises qui bénéficient d’aides financières sont celles qui résistent le mieux. Si une aide au démarrage a permis à de nombreuses entreprises de mieux résister au cours de leur première année d’existence, l’effet des aides s’amenuise ensuite d’année en année.
Au bout de cinq ans, la tendance s’inverse : les entreprises aidées ont un taux de survie de 39% contre 45% pour les autres. D’après l’Insee, le profil des entrepreneurs bénéficiaires d’aides (plus souvent chômeurs ou inactifs) explique en partie ce faible taux.
Plus que les aides, c’est le profil du créateur et son expérience qui font la différence. Les indépendants ou les anciens chefs d’entreprises s’en sortent le mieux : la moitié d’entre eux ont porté leur entreprise au-delà des cinq premières années, contre 37% pour les chômeurs et 32% pour les inactifs.