L'Insee a mené une enquête Formation et qualification professionnelle, en partenariat la Direction générale des Outre-mer (DGOM). Les résultats de cette enquête menée sur la période 2009-2014 ont été dévoilés ce mardi matin.
"À La Réunion, dans un marché de l’emploi restreint, l’insertion professionnelle est difficile et les situations professionnelles individuelles sont relativement figées entre 2009 et 2014", note pour commencer le compte-rendu de l'Insee. Chômage et inactivité durent
À cinq ans d’intervalle, la plupart des chômeurs réunionnais le restent (67 %), contre 45 % en métropole. La majorité d'entre-eux enchaînent des expériences professionnelles de courte durée, mais ont des difficulté à trouver un emploi stable. La situation professionnelle de huit inactifs sur dix reste en effet inchangée sur cette période. De plus, l’inactivité face au marché du travail est répandue, notamment chez les femmes, note l'institut de sondage.
Salariés en contrat court : une insertion durable limitée
Si on s'intéresse aux personnes en emploi en 2009, huit sur dix le sont toujours cinq ans plus tard à La Réunion. Sur la période, la croissance économique assez molle n'a que peu d'influence sur la stabilité dans l'emploi des personnes qui en avaient un avant la crise de 2009. Toutefois, on remarque que la stabilité dans l'emploi est moins importante que dans l'Hexagone (83 %). A noter également, les salariés en contrat court ont plus de mal à s’insérer durablement sur le marché du travail (37 % sont au chômage cinq ans après et 33 % seulement décrochent un CDI, soit 12 points de moins qu'en métropole).
Les CDI pérennes, mais peu de mobilité professionnelle
Les trois quarts des salariés en CDI en 2009 dans le secteur privé sont toujours en contrat à durée indéterminée cinq ans plus tard. Si la stabilité est particulièrement élevée dans l'industrie et les services aux entreprises, elle est par contre plus faible dans la construction (où les pertes d'effectifs ont été importantes lors de la crise économique) et dans le commerce (où il y a un turn-over important). La plupart des salariés en CDI ne changent pas de métier, fait encore remarquer l'Insee, qui note par ailleurs que les emplois non qualifiés, plus répandus sur l'île, sont les moins pérennes.
Des promotions rares
Comme en France métropolitaine, neuf salariés en CDI sur dix en 2009 se trouvent dans la même catégorie sociale cinq ans plus tard. "Davantage de mobilité professionnelle ne coïncide pas forcément avec plus de promotions, certains changements de métiers étant contraints", souligne l'institut de sondage. Et la majorité des promotions sont obtenues en changeant d’employeur et non par promotion interne.
Les ouvriers non qualifiés et les professions intermédiaires plus mobiles
Dernier point mis en avant par l'Insee, la mobilité des ouvriers non qualifiés et des professions intermédiaires. "Grâce à l'acquisition de compétences au cours de leur expérience professionnelle, les ouvriers non qualifiés sont plus mobiles", est-il indiqué. Ils progressent d'ailleurs plus facilement dans la hiérarchie des catégories sociales que les employés non qualifiés. Les professions intermédiaires sont de loin les plus mobiles puisque la moitié d'entre eux change d'employeur sur la période de cinq ans, et un quart change même de métier ou de secteur d'activité.

