La catastrophe est considérée comme la pire au Pakistan depuis 80 ans. Les inondations ont ravagé un cinquième du pays. Pourtant, le drame ne suscite pour l’instant qu’un faible élan de solidarité internationale. Bien plus faible que pour le séisme en Haïti. En janvier dernier, le tremblement de terre, avait affecté trois millions de personnes, soit près de sept fois moins qu’au Pakistan. Pour Haïti, l’Union européenne avait apporté une aide qui s’élevait au total à environ 429 millions d’euros. Rien que part SMS, plus de 22 millions de dollars avaient été collectés aux États-Unis. Cette fois, pour le Pakistan, les dons sont moins important, même si le Pakistan affirme avoir déjà reçu 235 millions d’euros, soit 45% du montant total demandé par l’ONU.
L’Union européenne et les Etats–Unis ont chacun promis d’apporter près de 70 millions d’euros, mais du côté des particuliers, la mobilisation est faible. Les experts expliquent ce manque de réactivité par le « déficit d’image » du Pakistan. Si les médias ont largement évoqué le drame pakistanais, ce sont peut-être les spectateurs qui ont manqué en cette période de vacances scolaires. A cela, ils évoquent le fait que le pays est souvent associé au terrorisme, ce qui expliquerait la réticence des donateurs occidentaux. Par ailleurs, ils soulignent que les donateurs s’étaient déjà largement mobilisés après le tremblement de terre à Haïti en janvier dernier. La tirelire aide humanitaire des foyers serait peut-être vide.
Au delà de la solidarité, à un autre niveau plus politique, l’aide humanitaire représente un enjeu important. Car selon les occidentaux, les activistes islamistes pourraient profiter de la situation pour étendre leur influence dans la région. Ainsi, les Etats-Unis, par la voix du secrétaire à la Défense, Robert Gates, ont déjà promis de tripler le nombre d’hélicoptères qu’ils vont mettre à disposition du Pakistan pour aider les victimes.