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Injures raciales : 25.000 euros d’amende requis contre Brigitte Bardot

Le procès de Brigitte Bardot et de son collaborateur Bruno Jacquelin se déroule ce jeudi au tribunal de Champ Fleuri en l’absence des prévenus et de leurs avocats parisiens. Les représentants des parties civiles ont pris la parole et la procureure de la République a livré ses réquisitions, demandant 25.000 euros d'amende et une diffusion dans les médias de la condamnation de Brigitte Bardot, ainsi que 5.000 euros d'amende à l'encontre de Bruno Jacquemin. Le délibéré sera rendu le 4 novembre prochain.

Ecrit par NP – le jeudi 07 octobre 2021 à 15H50

C’est un des procès les plus attendus de l’année. Brigitte Bardot est poursuivie pour injures raciales au même titre que son collaborateur Bruno Jacquelin. Aucun des deux n’était présent. Leurs avocats parisiens n’avaient pas non plus fait le déplacement.

Entre 1 et 60.000 euros demandés par les parties civiles

Le président du tribunal a donné la parole aux avocats des nombreuses associations et personnalités s’étant portées parties civiles dans cette affaire car les prévenus étaient absents.

C’est d’abord Maître Fabrice Saubert, avocat de la Ligue des droits de l’Homme, qui s’est avancé et a déploré l’absence de ces confrères parisiens, et ce après qu’ils ont fait renvoyer deux fois l’audience (février, puis juillet) pour cause de crise sanitaire. Le conseil a évoqué des manœuvres dilatoires.

Il a rappelé que les propos de Brigitte Bardot constituaient une atteinte aux intérêts collectifs défendus par la Ligue des droits de l’Homme. La robe noire a indiqué que l’actrice avait opposé animalité et humanité et avait montré une méconnaissance de l’histoire de La Réunion dans laquelle le cannibalisme n’a jamais existé. “C’est une hostilité répétée et systématique contre les Réunionnais et les Réunionnaises. Un comportement qui nuit à la cause animale qu’elle défend”, a-t-il ajouté avant de demander un euro symbolique en réparation.

Maître Philippe Pressecq a ensuite pris la parole au nom de la Licra, du MRAP et de SOS Racisme. Il s’agit pour lui d’un dérapage “parce qu’au fond on considère que l’autre est moins bien que soi”. Le conseil a précisé qu’il y avait eu une deuxième lettre dans laquelle elle confirmait ses propos, les limitant à ceux qui maltraitent les animaux. “Le racisme n’est pas une opinion mais un délit”, a martelé l’avocat du barreau d’Albi et de Saint-Pierre, demandant 30.000 euros de dommages et intérêts

Puis l’avocat de Jean-Hugues Ratenon et de la Fédération tamoule a souligné la “lâcheté” et le “mépris” de Brigitte Bardot et a demandé 30.000 euros d’amende à l’encontre de chacun des prévenus.
 

   

25.000 euros d’amende requis

Bérangère Prud’Homme, procureure de la République, a évoqué des injures graves “racistes et répétées qui attaquent la population réunionnaise dans son ensemble”. Elle a rappelé que son courrier était intitulé “lettre ouverte” et qu’il s’agissait donc d’un document qu’elle entendait diffuser au plus grand nombre de personnes “pour les viser et les blesser”.

Madame Bardot a évoqué l’émotion ressentie par des courriers qui lui ont été adressés décrivant des maltraitances et indique qu’elle a agi à chaud sous le coup du choc”, a développé la représentante de la société, ceci ne constituant pas une excuse.

Bérengère Prud’homme a requis à l’encontre de Brigitte Bardot 25.000 euros d’amende et une diffusion dans les médias de la condamnation, et pour Bruno Jacquemin, 5.000 euros d’amende.

Brigitte Bardot ne voulait pas que ses propos soient rendus publics

Maître Catherine Moissonnier a défendu les deux prévenus et a déploré un déferlement de haine et de violence de la part des avocats des parties civiles. Elle a assuré que les renvois successifs d’audience n’étaient pas destinés à jouer la montre.

La robe noire a rappelé que c’était le lien d’accès à la lettre ouverte qui était disponible sur le site de la Fondation et non pas la lettre elle-même. “Il fallait cliquer sur le lien pour la lire, précise le conseil, et quant aux rédactions, c’est le lien qui leur a été communiqué”. Et d’ajouter : “Ce sont les journalistes qui ont choisi de publier et non pas Madame Bardot qui n’a pas souhaité expressément que ses propos soient rendus publics.”

L’avocate a donc plaidé la relaxe des deux prévenus.

Le délibéré sera rendu le 4 novembre prochain.

 

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