« Ces réformes ne vont pas dans le sens de la réussite scolaire », regrette Elixabet Alfaro. La secrétaire académique du SNICS-FSU (Syndicat national des Infirmier(e)s Conseiller(e)s en santé) à La Réunion est inquiète en raison de deux projets de loi actuellement à l’étude qui changeraient profondément leurs missions auprès des élèves.
La première réforme s’inscrit dans le projet de loi « 3D » (décentralisation, différenciation et déconcentration). L’idée est de transférer le corps des infirmiers scolaires aux collectivités locales. « Cela changerait nos missions. Actuellement, nous faisons de la santé à l’école au sein d’une équipe éducative. Nous faisons environ 40 consultations par jour et nous accueillons tous les élèves. Nous suivons particulièrement ceux qui ont une pathologie grave, les porteurs de handicap et les décrocheurs scolaires afin qu’ils puissent tous réussir. Mais si nous sommes transférés vers les collectivités, cela deviendra de la santé publique. Nos actions tendront plus vers les actions de prévention et les dépistages. Nous ne serons plus présents pour suivre les élèves au quotidien », souligne-t-elle. De plus, selon elle, les budgets varieront d’un département à l’autre et personne ne sera logé à la même enseigne.
Le second projet à l’étude laisserait les infirmiers scolaires au sein de l’Education. L’idée est de créer un service santé composé des infirmiers, psychologues, médecins et assistants sociaux qui serait placé sous la hiérarchie des inspecteurs d’académie et non de l’équipe éducative. « Nous avons une place pivot au sein des établissements scolaires. Nous sommes le référent santé au sein de l’équipe éducative. Si nos services sont externalisés, notre rôle sera différent. L’accueil des élèves ne sera plus la priorité », craint Elixabet Alfaro.
La secrétaire académique du SNICS-FSU revendique la place des infirmiers scolaires sous la hiérarchie des chefs d’établissements. « Nous voulons garder les chefs de proximité pour garder le lien avec les élèves. C’est un lien de confiance que nous établissons avec eux, notamment pour des missions comme donner la pilule aux jeunes filles par exemple », rappelle-t-elle.