On est loin du rite sacrificiel évoqué en premier lieu. Selon le procureur de la République, Philippe Muller, le meurtrier présumé
du petit Mattéo aurait pu agir par vengeance. « Au départ il s’agit d’un conflit entre la mère et l’auteur présumé. La mère lui aurait appris qu’il n’était pas le père de l’enfant. S’en est suivi des violences dirigées sur la mère puis sur l’enfant« , explique Philippe Muller. Une thèse avancée après l’audition de la mère, toujours hospitalisée, en fin d’après-midi de ce mercredi. « Le drame ne serait pas interprétable comme étant un rite sacrificiel. On penche sur un crime qualifié de vengeance. L’auteur aurait retourné sa colère contre l’enfant« , poursuit Philippe Muller.
Après avoir frappé la mère de l’enfant, Jean-Charle A. s’est retranché dans la maison avec Mattéo. C’est à cet instant que la mère est partie chercher du secours. « Selon les premiers éléments, le drame a eu lieu à l’intérieur de la maison« , souligne le procureur. Les traces de sang importantes relevées dans la maison font penser aux enquêteurs que Mattéo aurait été décapité et éventré à l’intérieur de la maison. Mais sur les faits, le procureur n’est pas en mesure d’indiquer le « déroulé » exact. « Il n’y a eu aucun témoin direct du drame« , poursuit-il. Toujours selon les premiers éléments de l’enquête, Jean-Charles A. n’était pas sous l’effet de l’alcool. « Des analyses de sang sont en cours pour savoir si l’auteur était sous l’emprise de drogues et/ou de médicaments« , précise Philippe Muller.
Rien ne permet également de savoir si l’enfant a été brûlé. « On a retrouvé des papiers brûlés à l’intérieur de la maison et près du corps de l’enfant« , avance le procureur.
Recherché par les forces de l’ordre depuis fin avril
Une certitude, Jean-Charles A. était connu de la justice pour des faits de vols avec violence, mais était également sous le coup d’un avis de recherche de la part des autorités. Condamné à six mois de prison ferme dans une affaire d’exhibition sexuelle, il ne s’était pas rendu à son entretien avec le juge d’application des peines (peine aménageable si inférieur à deux ans ndlr). « On lui avait notifié sa condamnation en janvier 2013. Il devait prendre rendez-vous avec le juge dans les deux mois, mais il ne s’est pas présenté« , explique Philippe Muller. Jean-Charles A. était donc recherché par les gendarmes depuis la fin du mois d’avril en vue d’une interpellation.
Toujours placé en garde à vue à Saint-Benoît, Jean-Charles A. ne se prononce pas sur les raisons qui l’ont poussé à passer à l’acte. « Il est calme, mais tient des propos incohérents à certains moments« , précise le procureur. L’auteur présumé devrait être déféré dans la soirée ou dans la matinée de demain.
Les qualifications retenues sont le meurtre sur enfant de moins de 15 ans accompagné d’acte de torture et de barbarie. Jean-Charles A. devrait être également poursuivi pour violence volontaire aggravée sur la mère de Mattéo. Il risque la réclusion criminelle à perpétuité.