L’accord signé le 8 janvier 2007 et maintenant ratifié par les deux pays permet désormais l’emploi de la force réciproque dans les zones économiques exclusives australes respectives de la France et de l’Australie. « Ces dispositions ratifiées par chaque partenaire sont une première mondiale », rappelle l’administration des TAAF.
Le Préfet, administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), Christian Gaudin, se félicite de l’aboutissement de ce processus qui couronne le dispositif de coopération bilatéral qui fonctionnait depuis 2005 en permettant désormais aux services chargés de lutter contre la pêche illégale des deux pays d’utiliser leurs moyens de coercition dans les eaux de leur voisin et réciproquement. Il salue également la Marine nationale, qui fait vivre cet accord au quotidien avec ses partenaires australiens du Border Protection Command et de l’Agence des pêches.
Une zone importante à protéger
La France a en effet une frontière commune avec l’Australie dans l’océan Austral : les zones économiques exclusives de Kerguelen (Taaf) et Heard and Mac Donald (Australie) recouvrent l’essentiel du plateau de Kerguelen. Ce plateau abrite des écosystèmes riches et fragiles et représente l’une des zones de production biologiques majeures de tout l’océan Austral. La pêche y est pratiquée de part et d’autre de la frontière maritime, dans le respect d’une éthique commune de développement durable.
Ces eaux dans leur ensemble sont couvertes par la zone de compétence de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR), prolongement maritime du système du Traité sur l’Antarctique.
Une collaboration qui ne date pas d’hier
Dès le début des années 2000, la France et l’Australie ont mis en place un dispositif dissuasif pour faire face à la pêche illicite qui sévit dans l’océan Austral : surveillance de la zone par des bateaux militaires, répression et arraisonnement de navires pirates. Une coopération s’est ainsi tissée entre les services chargés du contrôle des pêches français et australien. Afin de consolider leur coopération, les deux pays ont signé un traité bilatéral le 24 novembre 2003, entré en vigueur le 1er février 2005.
L’objectif de ce traité est de mutualiser les moyens des deux pays, afin de rentabiliser le coût élevé des déploiements des moyens de surveillance des ZEE (3.500 km depuis la Réunion et 5.000 km depuis l’Australie). Il permet ainsi à chacun des pays d’agir dans les eaux placées sous la juridiction de l’autre partie contractante.