Qui n’a jamais été estomaqué par l’épaisseur du film plastique ou de carton entourant un pack de 12 malheureux yaourts ? C’est pour penser autrement l’emballage et le surremballage et surtout son coût financier et écologique que la Chambre de commerce et l’ADEME présentaient ce matin dans l’Ouest une série d’actions qui se dérouleront jusqu’en 2012. Un premier bilan se fera à l’issue d’un suivi complet auprès de cinq entreprises témoins.
Ils étaient une vingtaine de chefs d’entreprises, de distributeurs, d’industriels à avoir fait le déplacement jusqu’au Centhor de Plateau Caillou ce mardi. Au cours de la séance où toutes les bonnes et mauvaises expériences des uns et des autres ont été échangées, la nécessité à la fois écologique et économique de la réduction des emballages plastiques et cartons des produits courants ont été mis sur la table.
« Le constat selon lequel le coût des matières premières ne cesse de croître » a été l’élément déclencheur de la mise en place d’une telle démarche, une première selon Géraldine Palama Virassamy, chargée du développement économique à la CCIR. En collaboration avec l’ADEME, la Chambre consulaire a pu compter ce matin sur des industriels plus que demandeurs.
Jusqu’au 24 octobre justement, les inscriptions restent ouvertes à toute entreprise désireuse d’être accompagnée dans l’élaboration d’une démarche d’éco-conception de ses emballages produits. Mais attention, « ce n’est pas parce qu’un chef d’entreprise voudra s’inscrire dans cette démarche volontariste que son projet sera réalisable dans les faits », ajuste-t-elle. Ce sera à un technicien de la Chambre de le vérifier, en travail étroit avec l’entreprise. L’activité de la société concernée, ses moyens, sa faculté à s’adapter pourront jouer en sa faveur pour qu’elle soit sélectionnée. Le jeu en vaut la chandelle. Accompagnée financièrement à hauteur de 70% par l’ADEME, l’occasion est rêvée pour celle-ci de se pencher sérieusement sur la réduction à la source de ses emballages qui finissent dans les poubelles des ménages en moins de deux.
En matière de réduction des coûts, quelques chiffres pourraient faire réfléchir à deux fois. « Prenez le cas des petits pots la Laitière dont le fabricant avait fait le choix au départ de placer un carton séparateur entre les deux niveaux des pots. Le choix d’enlever ce carton qui ne pesait que 5 grammes engendrait pourtant un surcoût équivalent à 280 tonnes de carton par an pour cet industriel », complète Géraldine Palama Virassamy. Autre cas de figure qui parle à tout le monde : 1 yaourt sur 10 pourrait avoir une cartonnette sans fonctionnalité prouvée. Ce surremballage représenterait 1% des déchets produits par les ménages selon une étude menée pour le compte de l’ADEME.
Un tiers du poids des ordures ménagères sont des emballages
A la Réunion, le groupe Hayot, omniprésent dans l’agro-alimentaire (Carrefour) ou le commerce (Mr Bricolage, Renault), ne manque pas à l’appel de la valorisation des emballages carton et plastique retirés des produits avant d’être mis en rayons. « A l’année, et sur chaque hypermarché du groupe, c’est 540 tonnes qui sont récupérées par des prestataires locaux pour valorisation future », affirme Anissa Mamode, responsable environnement du groupe Hayot (branche commerce). Pour chaque grande surface du groupe Hayot dans l’île, c’est l’équivalent de pas moins de 90.000 euros qui sont ainsi re-traités par an.
La remarque d’une participante à l’atelier de travail tranchait par une singulière vérité : « Certes, l’entreprise peut faire des efforts pour réduire la note de l’emballage autour de ses produits, mais c’est surtout le consommateur, qui par son choix d’achat, pourra aider à accélérer ce processus de réduction de cette pollution à la source ». Une remarque qui a emballé l’assemblée qui ne manquera pas de se remémorer un dernier chiffre évocateur : les emballages des produits que vous achetez en allant faire vos courses représentent 33% du poids de vos ordures ménagères.