
Lettre recommandée avec accusé de réception
Objet: Fermeture annoncée Service Urologie – Lette de mécontentement
Monsieur le Directeur,
Par la présente, je vous fais part de mon indignation devant la fermeture du Service UROLOGIE du Centre Hospitalier Nord Félix Guyon de Saint-Denis de La Réunion.
En effet, la presse en a fait état dans ses colonnes (JIR et LE QUOTIDIEN du 2 mars 2021).
Dans le Service UROLOGIE, vous avez des centaines, voire plusieurs milliers de personnes nécessitant des soins, des patients opérés souffrant de pathologies cancéreuses, en suivi permanent. Je fais partie de ce public là… J’ai des contrôles réguliers et la décision de fermer le Service UROLOGIE est indigne, elle est injuste, elle est pénalisante psychologiquement, physiquement, financièrement pour les malades qui vont devoir se déplacer plus loin, voire même, jusqu’aux services d’urologie du secteur privé.
Pour ma part, j’ai confiance en mon médecin, le Docteur MAZZOLA, j’ai confiance en l’équipe qui m’a opéré et je ne comprends pas les motivations qui poussent l’IGAS à commander la fermeture d’un service aussi capital.
Certes, j’ai pris connaissance des éléments de l’enquête de l’IGAS. Cette situation perdure depuis 2018 et j’accuse la direction du CHU, les autorités de la Santé publique d’avoir laissé pourrir la situation qui aurait dû être traitée de main ferme, par vous, par le Ministère de la Santé, dès la constatation des « évènements indésirables graves » survenus en septembre 2018 (JIR du 2 mars 2021).
Les patients du Service UROLOGIE sont aujourd’hui comme des « oiseaux sur une branche » que vous allez scier le 1er juin 2021. Nous allons tomber et le pire, c’est que l’hôpital public ne veut pas de nous.
Pour l’IGAS, « l’activité d’urologie peut-être reprise en charge pour partie par le Service d’urologie du CHU SUD et pour partie au Nord par le secteur privé d’urologie ». Pour sa part, le CHU SUD REUNION a déjà fait savoir, par presse interposée, qu’il ne pourra pas absorber le volume des malades laissés sur le carreau.
La situation est ubuesque !
J’en appelle à toutes les autorités de santé, les autorités politiques, les malades actuels et ceux en devenir, les syndicats, les associations d’usagers de l’hôpital : il faut empêcher la fermeture du Service UROLOGIE du CHU NORD REUNION. Il participe pleinement aux besoins de santé de la population réunionnaise et de la population régionale et cette fermeture va désorganiser la couverture territoriale de Santé publique à La Réunion. Les urologues participent aux soins de tous les services de l’hôpital ( la cancérologie, la pneumologie, la diabétologie, la maternité, la chirurgie digestive, la chirurgie cardiaque…).
Monsieur le Directeur, Messieurs les membres du Conseil de Surveillance, Messieurs les décideurs, à vous de trouver la bonne solution juste, équitable, fiable, durable, afin de régler ce dysfonctionnement profond. Dans un panier de fruits lorsqu’il y a un fruit pourri, on l’enlève… A vous de redorer le blason du CHU NORD. Vous pouvez le faire, vous devez le faire, sous l’autorité du Ministre de la Santé afin de valider votre schéma de remise en marche du Service UROLOGIE.
Pour ma part, je demande le maintien du Service UROLOGIE, de mon Médecin, le Docteur MAZZOLA avec qui j’ai un très bon relationnel. En clair, Madame MAZZOLA, prend le temps de recevoir son patient, elle lui explique son état de santé, s’assure qu’il a compris le diagnostic posé, le traitement proposé, l’opération, la suite de soins… .Ses qualités, son professionnalisme sont indéniables.
Pour tout cela, je prends la liberté d’adresser ma lettre de contestation à toutes les forces vives, jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. Monsieur Emmanuel MACRON, Président de la république, défend les valeurs de l’hôpital public (L’Express du 18 avril 2019). Le mot PUBLIC recouvre donc tout son sens et l’AMF (Association des Maires de France) milite pour « stopper toute fermeture de service hospitalier, afin de favoriser un aménagement équilibré du territoire ». D’ailleurs, l’AMDR (Association des Maires De La Réunion) interroge l’ARS au sujet de la fermeture probable du service UROLOGIE au CHU NORD (Zinfos974 – Politique - 11 mars 2021).
Aujourd’hui, j’entame une action citoyenne, à mon bénéfice, au bénéfice de tous, les malades actuels et à venir. Au CHU NORD vous disposez des équipes compétentes, des infrastructures, des matériels pour remplir votre mission « soigner les gens » dans la sécurité, la dignité, la confiance, le respect.
L’espoir de la médiatisation de la situation critique dans laquelle est plongé le Service UROLOGIE (équipe médicale, personnels soignants, personnels administratifs et techniques et ses milliers de patients) doit insuffler un retournement de la décision de fermeture : l’IGAS ne peut pas persister dans sa décision de fermeture et a-t-il seulement le droit de l’imposer ?
La remise en cause de la décision de fermeture est inexorable compte-tenu des dégâts collatéraux considérables. Il faut rouvrir le dossier de la réorganisation de l’équipe médicale.
Dans votre communiqué paru sur Clicanoo le 15 août 2018, vous avez affirmé que « le CHU est certifié par la Haute Autorité en santé en juillet 2018 pour la qualité et la sécurité des soins qu’il dispense ». Monsieur le Directeur CALENGE, faîtes honneur à cette distinction, vous avez engagé et bouclé la démarche qualité du Service UROLOGIE, remettez-vous sur votre ouvrage.
Avec cette fermeture programmée, l’offre de soins du CHU NORD serait affaiblit, cette situation est d’une extrême gravité puisqu’elle prépare la disparition totale d’une chirurgie de proximité indispensable à la sécurité sanitaire de notre bassin de vie. Les urologues ont des connaissances transverses et le savoir-faire indispensables, primordiales pour toutes les autres branches de l’hôpital. Cette décision de fermeture est condamnable au regard de la loi et du Service Public : elle mettra des vies en danger et elle est discriminatoire pour notre territoire. Tout le pan de l’Urologie disparaîtrait et c’est une aberration, une trahison. C’est vers l’hôpital public que se dirige l’essentiel de la population et c’est ainsi que cela doit continuer.
Pour ma part, je suis scandalisé par le mépris affiché du patient. L’intérêt général est piétiné, je ne fais le procès de personne, je dénonce solennellement la pratique hypocrite, la méthode de gestion mal ficelée qui conduit tout un service vers sa mort. Je veux réaffirmer que le reste de l’équipe d’urologues est efficace, professionnel, je suis soigné par ces médecins qui ont toute ma confiance et mon respect, ils méritent d’être épaulés par vous, par le Ministère de la Santé, ils méritent de continuer à honorer leurs missions au Service UROLOGIE du CHU NORD REUNION.
Par mon courrier, je veux alerter les autorités, la population et votre décision devra s’inverser car elle va provoquer le tollé général. Il n’y a aucune « impossibilité d’un retour à la normale dans le Service UROLOGIE », à vous de garantir toute la sérénité nécessaire à l’accomplissement du travail par l’équipe, à conforter et à reconstituer. A vous, Monsieur CALENGE, d’assurer aux malades la continuité de leurs soins au Service UROLOGIE du CHU NORD REUNION.
Je souhaite que ma lettre de mécontentement retienne votre attention. J’espère qu’elle interpellera le Conseil de Surveillance de l’hôpital.
Dans l’attente d’un revirement et de l’annonce de non fermeture du Service UROLOGIE, je vous prie d’accepter, Monsieur le Directeur, l’expression de mes sentiments distingués