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Incendies criminels du Maïdo: Le caporal-chef des pompiers mis en examen

Déféré au tribunal de Saint-Denis cet après-midi, le caporal chef des sapeurs-pompiers, Stéphane Nirlo, a été présenté à la juge d'instruction Brigitte Lagière, en charge du dossier sur les incendies criminels du Maïdo et du Volcan entre 2010 et 2011. Mis en examen pour incendies criminels, il a été présenté devant le juge des libertés, il a été placé en détention provisoire et a été conduit en prison. Il risque jusqu'à 15 ans de réclusion criminelle.

Ecrit par Julien Delarue – le jeudi 27 février 2014 à 17H10

Le procureur de la république, Philippe Muller, accompagné par le colonel Jean-Pierre Michel, commandant de la gendarmerie de la Réunion, a tenu une conférence de presse en fin d’après-midi. Patrice Nirlo, 45 ans, a été mis en examen après avoir avoué, en garde à vue, son implication dans les incendies du Maïdo. « Le mis en cause a reconnu les faits pendant sa garde à vue. Il s’est exprimé sur les faits hier et sur le nombre d’incendies. Aujourd’hui on peut dire que nous avons la personne responsable des incendies« , explique le procureur de la république, Philippe Muller.

Mis en examen pour incendies criminels, ce sapeur-pompier a reconnu avoir déclenché les incendies du Maïdo de 2010 et 2011, ainsi que l’incendie du volcan. En tout, Patrice Nirlo est responsable de la destruction de plus de 3.700 hectares de végétations.

Il aura fallu trois années d’enquête à la section de recherche de gendarmerie pour mettre la main sur ce pyromane. « L’enquête sur le premier incendie du Maïdo a permis d’avoir une vision complète sur le site. Plus de 180 personnes ont été auditionnées. Il y a eu un gros travail au niveau des relais téléphoniques. Cette enquête a été prorogée par une autre, celle de l’incendie du Piton du Volcan. Nous avons fait 9 mois d’enquête à plein temps. Puis une troisième enquête, sur l’incendie du Grand Bénard 2011, qui a duré 11 mois et mobilisé entre 6 et 11 militaires à temps complet. Plus de 140 personnes ont été entendues dans cette nouvelle enquête. Nous avons récolté plus de 200 pièces, nous avons travaillé sur l’environnement, sur les relais téléphoniques et les témoignages« , souligne le colonel Jean-Pierre Michel.

« Lorsque nous avons mené l’enquête sur l’incendie du quartier du Moka, nous avons là aussi récupéré un maximum de renseignements et nous sommes arrivés à identifier et interpeller Patrice Nirlo. Ce dernier avait reconnu rapidement les faits« , poursuit-il. Le caporal chef des sapeurs-pompiers avait été condamné à 6 mois de prison avec sursis pour cet incendie en janvier dernier.

En détention provisoire pour éviter tout risque de réitération

Les enquêtes menées précédemment par la gendarmerie et l’enquête du Moka ont fait « tilt » chez les gendarmes. En recoupant toutes leurs informations, ils ont pu identifier là aussi Patrice Nirlo. « Nous avions un certain nombre d’éléments qui ont confirmé notre intérêt sur Stéphane Nirlo, notamment son emploi du temps, et des éléments téléphoniques« , précise-t-il.

En garde à vue à la caserne Vérines, le sapeur-pompier va vite reconnaitre les faits. « Il n’a donné aucune explication précise et n’a pas envisagé les conséquences de ces actes. Cela nous permet de considérer que sur le plan psychologique, il y a un examen approfondi à réaliser« , ajoute Philippe Muller. Patrice Nirlo a subi dans la matinée un examen psychiatrique. Il en est ressorti des difficultés d’ordre psychologique et psychiatrique. Le caporal chef du SDIS a été très « affecté » par sa garde à vue. « Il s’est effondré pendant la garde à vue« , souligne le procureur de la république.

Présenté au juge d’instruction, Brigitte Lagière, en vue de sa mise en examen, Patrice Nirlo a été placé en détention provisoire à la sortie du palais de justice de Champ-Fleuri suite à une demande du parquet: « Le parquet a requis la détention provisoire compte tenu de la gravité des faits et de la réitération des feux pendant quatre ans. Il est suspecté sur d’autres incendies dont il aurait pu être à l’origine. Nous allons travailler pour effectuer des croisements« , précise le procureur de la république.

Si Patrice Nirlo a reconnu les incendies du Maïdo et du volcan, rien ne dit que le sapeur-pompier n’est pas à l’origine d’autres incendies volontaires en 2013. Les enquêteurs de la gendarmerie sont déjà au travail et procèdent au recoupement sur d’autres incendies criminels à la Réunion.

 

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