« Un an après le terrible incendie qui a ravagé près de 800 hectares. la forêt du Maïdo est à nouveau la proie des flammes. Depuis hier en effet, un important incendie s’est déclaré et plusieurs départs de feu simultanés ont été repérés. Les pompiers sont à pied d’oeuvre afin de contenir le feu et éviter qu’il ne franchisse la route forestière des Tamarins. Mais d’ores et déjà et seulement quelques heures après le signalement de départ de feu, il apparaît qu’entre 200 et 300 hectares sont déjà partis en fumée.
Cette première estimation est très préoccupante puisqu’elle révèle que le feu avance trois fois plus rapidement que l’incendie de l’année dernière, lui même particulièrement destructeur. Elle montre aussi l’urgence à intervenir pour éviter une nouvelle catastrophe de grande ampleur.
Des moyens humains et techniques importants sont mobilisés. Des interventions aussi bien terrestres qu’héliportées sont déployées. Mais, l’expérience de l’année dernière ainsi que la rapidité de la progression de ce nouvel incendie incitent fortement à prévoir dès à présent des moyens exceptionnels.
Il est impératif d’éviter le scénario catastrophique de l’an dernier. La forêt des Hauts de l’Ouest de la Réunion ne doit plus subir la même dévastation écologique. Le patrimoine naturel du Piton du Marno a déjà beaucoup souffert et une décennie sera nécessaire pour renouveler ce qui a été détruit en 2010.
Pour l’heure, nous savons déjà qu’une dizaine d’espèces rares et endémiques sont en grand danger. Certaines d’entre elles sont d’ailleurs protégées. La faune est également menacée. La qualité exceptionnelle de ce patrimoine est unanimement et mondialement reconnue comme en témoignent les différents classements de protection juridique dont il fait l’objet. Coeur du Parc national de la Réunion, ce massif fait partie des « Pitons, Cirques et Remparts », ce site que l’Unesco a inscrit en 2010 sur la liste du patrimoine mondial.
Il est impensable de mettre en danger ce patrimoine de l’humanité. Aussi, nous comptons sur votre soutien pour que soient déployés dès à présent des moyens à la hauteur des risques encourus.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le premier Ministre, l’expression de ma haute considération ».