12,5 millions d’euros. C’est le total du montant débloqué par la Région Réunion pour aider à la reconstruction du Maïdo et des forêts environnantes. Parmi les mesures d’urgence, la collectivité avait déjà annoncé 300.000 euros pour indemniser les agriculteurs et éleveurs victimes de l’incendie, la mise à disposition de 200 emplois verts ainsi que 500.000 euros pour le soutien aux entreprises du tourisme.
Voilà pour les mesures d’urgence. Question « après-crise », la Région Réunion entend participer au programme de surveillance et de protection des forêts. Pour un million d’euros, les retenues collinaires des éleveurs seront restaurées, et pour deux millions d’euros, des nouvelles retenues à grande dimension vont être construites. Enfin, la réhabilitation et la création de pistes forestières coûtera 4 millions d’euros.
Côté surveillance et entretien, Didier Robert a présenté les modalités d’une future opération de reboisement : « A l’époque, ce type d’opération avait consisté à planter beaucoup de conifères, pourquoi ne pas réfléchir à privilégier la plantation de plantes endémiques cette fois? »
Si aujourd’hui une quarantaine d’agents est opérationnelle, la Région Réunion a décidé de débloquer 700.000 euros par an pour l’embauche de 20 éco-gardes. S’ajoute le financement de 400 emplois verts supplémentaires attachés aux missions d’entretien des forêts et des sentiers touristiques.
Une « incohérence d’expression » entre Guéant et Lalande
A la question, « Que pensez-vous de la façon dont la crise a été gérée par l’Etat?« , Didier Robert ne souhaite pas s’étaler sur une polémique « qui ne change rien au fond », indique-t-il. Selon lui, « les hommes de la sécurité civile ont fait le choix d’une stratégie avec les moyens humains les plus opérants. Les Réunionnais sont meurtris, ils sont pris par l’émotion. C’est normal. Mais qu’un certain nombre d’acteurs politiques le soient aussi, c’est embêtant. Mme Bello, pour ne pas la citer, est sans doute candidate l’année prochaine, je ne le suis pas« , a lancé le président de la pyramide inversée.
Un peu poussé dans ses retranchements par les journalistes, Didier Robert a fini par parler « d’incohérence d’expression » entre le ministre de l’Intérieur et le préfet de la Réunion, qui à quelques heures d’intervalle, se contredisaient à propos de la venue du Dash 8 à la Réunion. « Nous aurons de toute façon des éléments d’appréciation sur la façon dont cette crise a été gérée, à travers sans doute un rapport ou autre. On pourra alors, au-delà des émotions, mieux comprendre et se positionner« , a conclu Didier Robert.
Consciente de se trouver loin de ses compétences traditionnelles, la Région Réunion souhaite un partenariat élargi, « une mobilisation de tous et une union sacrée des Réunionnais« , a avancé son président, Didier Robert. Il compte également solliciter la COI (Commission de l’Océan Indien) car « personne n’est à l’abri de tels incidents. On va proposer aux pays membres l’acquisition de matériels complémentaires, à l’échelle de la zone« .