Le 14 juin dernier, Willy.C avait sollicité un renvoi auprès du tribunal afin de préparer sa défense. Ce jour-là, il avait estimé qu’il lui faillait du temps afin de pouvoir réfléchir aux arguments ayant entraîné le déferlement de violence dont il a fait preuve à l’encontre de son ex-compagne Murielle.R, et ce, devant leur fille âgée de 2 ans. Père de 6 enfants avec 6 femmes différentes, il avait mis la barre haut en affirmant qu’il ne se souvenait que du prénom de la dernière.
Ils sont séparés depuis quelque temps, mais lui ne supporte pas cette rupture. Il supporte encore moins de savoir qu’elle peut avoir une vie sans lui. Le 9 juin, Willy.C, 37 ans, s’introduit chez son ex par le balcon alors qu’elle s’est absentée. Il finit par s’endormir. Elle rentre au matin et découvre qu’il est chez elle. À peine quelques mots échangés quand Willy.C comprend qu’elle rentre de boîte de nuit.
S’en suit un déferlement de violence qui va durer 15 minutes, littéralement, il la tabasse
S’en suit un déferlement de violence qui va durer 15 minutes, littéralement, il la tabasse. Elle parvient à s’enfuir chez sa voisine qui lui ouvre sa porte et la sauve sans doute de graves blessures, voire pire. Il part en lui volant ses clés de voiture, sa voiture, sa carte bleue et la menace de mort « je vais revenir avec un fusil« . Pour se détendre, il retire 240€ et chemin faisant, va jouer au casino. Selon plusieurs témoins, les hurlements faisaient montre d’une scène d’une violence extrême. Les coups pleuvent et Willy.C, ira jusqu’à taper la tête de son ex contre le sol à plusieurs reprises. Au final, Murielle.R, aura une ITT de 15 jours. Bien malgré elle, leur fille a assisté à toute la scène et reste traumatisée à ce jour.
Alertés par la victime, les gendarmes interpellent le trentenaire et le placent en garde à vue. Une perquisition à son domicile permettra de découvrir 400g de zamal, des cartouches d’arme ainsi qu’un flash-ball. À la barre cet après-midi, Willy.R a-t-il véritablement pensé à sa ligne de défense? Visiblement pas : « J’ai fait ça une seule fois parce qu’il y avait une cause à ça, ça c’est passé 5 minutes sans plus » argumente-t-il alors qu’il l’a déjà frappé en début d’année. Quelque peu interloquée par son comportement et sa froideur, la présidente, à force d’insister, finira par obtenir un « je regrette d’avoir fait tout ça » du bout des lèvres du prévenu.
« Son discours est inquiétant, il la tabasse 2 fois, et à chaque fois, il a une « cause »
La partie civile estime, pour sa part, que Willy.C a un problème avec les femmes. « Son discours est inquiétant, il la tabasse 2 fois, et à chaque fois, il a une « cause ». Pour lui, les torts sont partagés ! » La procureure dénonce de son côté : « Ce sont des violences gravissimes. Les violences sont minimisées par monsieur alors que les voisins décrivent une scène de grande violence. C’est très inquiétant d’autant que ce n’est pas la première fois. Il la menace, mais là encore, c’est la faute de madame« . Le parquet requiert 3 ans de prison dont 1 an de sursis mise à l’épreuve, des obligations de soins, de travail, d’indemniser la victime ainsi qu’une interdiction d’entrer en contact avec son ex-compagne, le tout assorti d’un maintien en détention.
Très peu aidée par le comportement glacial et sans remords de son client, la défense plaide « il a de la compassion, mais il n’arrive pas à l’exprimer aujourd’hui. Ce n’est pas quelqu’un de froid. » Déjà condamné à plusieurs reprises pour violences, le prévenu est condamné à une peine de 2 ans, dont 1 an avec sursis mise à l’épreuve. Le tribunal a suivi le parquet pour les obligations et les interdictions tout en y ajoutant une interdiction de séjour sur la commune de la Possession. À défaut de mettre à profit cette année pour préparer sa défense, espérons qu’il puisse l’utiliser pour se remettre en question et comprendre que tout ne se résout pas par la violence.