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Imrhane Moullan, candidat à St-Pierre: « Il est urgent de rétablir une justice sociale »

"Ma vision du monde et ma façon de faire de la politique sont aux antipodes de celles de Michel Fontaine". Candidat aux municipales à Saint-Pierre, Imrhane Moullan, tête de liste d'"Agir pour Saint-Pierre", souhaite offrir une autre alternative à droite au maire sortant, patron des Républicains, pour ces municipales dans la capitale du sud. Si l'attractivité et le dynamisme de la commune ont été "incontestables" ces dernières années, il regrette que ce développement se soit fait "au détriment du social". "Le bilan de ces 20 dernières années est celui de la fracture sociale et de la casse sociale", affirme-t-il, bien décidé à mettre Michel Fontaine, "colosse aux pieds d'argile", en ballotage...

Ecrit par zinfos974 – le dimanche 08 mars 2020 à 10H59

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous présenter pour ce scrutin à Saint-Pierre ? Quelle ambition portez-vous pour la commune ?

Devant le constat d’une opposition faible, silencieuse et complaisante, et face aux dégâts provoqués par l’usure du pouvoir qui gangrène le maire sortant, de nombreuses personnes m’ont sollicité depuis 2016 pour mener une liste en 2020 à Saint-Pierre. Depuis quatre ans, je reçois la population chaque semaine et arpente régulièrement le terrain : le constat de misère sociale, de gestion clientéliste et de pressions politiques m’a conforté dans ma démarche de proposer un renouveau à Saint-Pierre. Notre ville a besoin d’un nouveau souffle !

J’ai pour seule ambition de tirer notre ville et la population vers le haut, de conforter sa place de locomotive du Grand Sud, et de lui donner une envergure régionale dans la zone Océan Indien, notamment en faisant de notre commune un haut lieu de formation en matière de développement numérique ; je souhaite que Saint-Pierre soit un phare de la Connaissance dans l’espace india-océanique ! La formation dans le digital est la promesse d’un avenir meilleur pour notre Jeunesse, car ce secteur est la troisième ressource de l’économie mondiale, gage d’activités pérennes et d’emplois locaux et durables.

Vous êtes connu comme étant le référent départemental du parti « Agir, la droite alternative », dont le président est le ministre de la Culture Franck Riester. À Saint-Pierre, vous allez croiser le fer avec le maire sortant, Michel Fontaine, qui n’est autre que le patron des Républicains dans l’île. Pourquoi un accord n’a-t-il pas été trouvé entre vous pour ce scrutin ? Quels sont vos points de désaccord ?

Au préalable, je tiens à souligner que la culture, comme l’écologie, ne sont ni de Droite ni de Gauche : ces thèmes transcendent les clivages politiques, et c’est heureux !

Un accord avec le maire sortant était impensable, pour ne pas dire impossible : le courant de centre-droit que je représente, dans la lignée de Jacques Chirac et d’Alain Juppé, est la preuve qu’une autre Droite existe : moderne, humaniste, sociale, écologiste, généreuse, tolérante et ouverte.

Une autre façon de faire de la politique est à mon sens possible : honnêteté, intégrité, transparence, au service de toute la population ! Les points de désaccords sont donc substantiels et sérieux …

Il est dès lors évident que ma vision du monde et ma façon de faire de la politique sont aux antipodes de celles de Michel Fontaine : il ne s’agit pas de querelles d’hommes comme celles qui opposent le maire sortant à ses anciens ou actuels adjoints, mais de valeurs et de combat d’idées qui nous opposent incontestablement.
Pendant qu’ils s’entredéchirent et se battent entre eux pour le pouvoir en offrant un bien triste spectacle, moi je veux me battre  pour notre population et la sortir de ses souffrances quotidiennes.

A Saint-Pierre, face à une gauche divisée et émiettée du fait de multiples candidatures, je représente la seule alternative face au maire LR sortant, usé par trois mandats consécutifs : depuis presque 20 ans, il a été le seul candidat à Droite aux élections municipales. Aujourd’hui, je représente naturellement l’alternative et la relève qu’il n’a pas su ou voulu insuffler dans son clan.

En 2020, la population de Saint-Pierre aura ainsi une meilleure offre démocratique avec une deuxième candidature de Centre-Droit : celle de ma liste “AGIR POUR SAINT-PIERRE” ouverte à de nouveaux visages en politique ; des femmes et des hommes de toutes générations, de tous les quartiers de Saint-Pierre, de toutes les catégories socio-professionnelles, de toutes sensibilités politiques et de toutes les communautés, ce qui représente un renouvellement crédible de la classe politique locale.

La commune est dirigée depuis 2001 par Michel Fontaine. Quel regard portez-vous sur l’évolution de Saint-Pierre ces vingt dernières années ?

La ville de Saint-Pierre, capitale du Grand Sud, est incontestablement un territoire dynamique et attractif, créateur d’activités et d’emplois, avec notamment un centre-ville attrayant, quatre zones industrielles, des centres commerciaux, un front de mer réputé pour sa vie nocturne, un lagon très fréquenté, … Il faut conforter et amplifier ce développement économique local, tout en atténuant ses effets pervers sur le plan social.

En effet, sa population est la deuxième plus pauvre de France parmi les communes de plus de 70 000 habitants, ce qui s’explique par de profondes injustices sociales et une mauvaise redistribution des richesses : pendant qu’une minorité de possédants devient de plus en plus riches depuis une vingtaine d’années, les classes moyennes ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts et subissent un déclassement social, et les plus modestes deviennent de plus en plus pauvres.

Le bilan de ces 20 dernières années est donc celui de la fracture sociale et de la casse sociale, mais aussi celui de l’insécurité, du coma circulatoire et de l’agonie du petit commerce … Je veux remédier à ces maux et fléaux !

Quels sont les grands axes de votre campagne ?

En premier lieu, le social : je milite pour un meilleur partage des richesses, de l’emploi public, des aides publiques, ainsi qu’un meilleur aménagement du territoire : il est urgent de rétablir une justice sociale à Saint-Pierre, en redonnant notamment du pouvoir d’achat aux familles saint-pierroises (baisse des impôts locaux, de la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères, des factures d’eau, de la cantine, et du ticket de bus) et en facilitant l’accès au logement pour tous.

Je propose, avec mon équipe, une politique humaine d’écoute et de proximité avec notamment des rendez-vous rapides et hebdomadaires avec le maire et les élus dans tous nos quartiers.

Après l’urgence sociale, ma deuxième priorité est la transition écologique : la ville doit devenir plus propre. L’enfouissement et l’incinération proposés depuis 20 ans par le maire sortant ne sont pas des solutions ni des exemples, mais des échecs patents comportant des risques importants pour l’environnement et la santé publique.
Pour nos déchets, je propose de réduire, réutiliser, réparer, recycler au maximum; pour les déchets ultimes, la gazéification est une solution d’avenir, moins polluante que le projet d’incinérateur de Pierrefonds.

Le troisième axe de mon programme est l’amélioration de la qualité du cadre de vie : je veux faire de Saint-Pierre une ville propre, avec des routes réparées, mieux entretenues, une évacuation correcte des eaux pluviales, et des trottoirs accessibles ; des écoles rénovées et équipées offrant des produits locaux et bio à la restauration scolaire ; des transports collectifs plus attractifs et mieux organisés ainsi que des modes de déplacement doux ; des animations sportives, culturelles et des loisirs dans tous les quartiers ; des projets structurants tels qu’un pôle de sports mécaniques (circuit de rallye auto-moto homologué), un hippodrome (course de chevaux) et des salles de cinéma ; …

Enfin, et non des moindres, l’activité et la création d’emplois locaux et pérennes doivent être encouragées par l’accès au foncier d’entreprise, par une maîtrise de la fiscalité professionnelle, et par un accompagnement administratif renforcé de nos chefs d’entreprise TPE-PME au montage de dossiers, notamment de demandes d’aides financières auprès de nos partenaires.

Nous souhaitons faire de Saint-Pierre un territoire leader en matière de développement numérique et de digital, dont le rayonnement sera d’envergure régionale sur la zone Océan Indien : pour cela, en collaboration avec le monde économique et le monde universitaire, priorité sera donnée à la formation : écoles du premier degré équipées de salles informatiques et de tablettes numériques ; école municipale du numérique ; grande école du numérique pour les études supérieures au sein de la « Vallée Blanche » dans la Technopôle de Terre-Sainte ; …

Votre ressenti à quelques jours de ce premier tour ?

Je me sens habité par un sentiment de grande sérénité et je suis d’un naturel positif. Je suis prêt pour un rendez-vous avec le destin si tel serait le choix souverain du peuple.
Sur le terrain, les gens ne s’affichent pas par crainte de l’équipe actuelle, mais ne mâchent pas leurs mots. Ils veulent un véritable changement et estiment que la jeunesse doit prendre le relais. Ils ont conscience que le maire actuel ne fera pas l’intégralité du prochain mandat et ne veulent surtout pas d’un David Lorion comme maire par intérim…
Beaucoup promettent d’aller voter en masse dès le premier tour le dimanche 15 mars prochain pour faire mettre un genou à terre au maire sortant qui n’est qu’un « colosse aux pieds d’argiles ». Ils ont conscience qu’une fois mis en ballotage, le maire sortant n’a aucune chance au second tour.

Ma candidature à la tête d’une liste de rassemblement et d’ouverture rencontre un très bon accueil : parmi les nouveaux visages, je suis le seul qui a les compétences et l’expérience de la gestion des collectivités locales à un haut niveau. Il ne s’agit pas de chasser la peste, pour choisir le choléra ni le corona(virus) !
La population a apprécié que début janvier 2020 je rende public auprès de la presse locale mon casier judiciaire vierge, mon bulletin de santé satisfaisant, et ma situation patrimoniale à Saint-Pierre démontrant que je n’ai aucun risque de conflit d’intérêts en briguant la mairie.
J’avais invité tous les autres candidats à faire de même, mais étrangement à ce jour aucun ne s’est soumis à cet exercice de transparence … La population jugera dans les urnes le 15 mars 2020 !

 

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