
Pour l'union syndical, la baisse de ces taux a provoqué une chute des recettes de l'Etat qui, en temps de crise économique, auraient pu être maintenues si les taux d'impositions étaient restés les mêmes. "Avec le même barème de 1999, l'Etat engrangerait 15 milliards d'euros par an supplémentaire", précise Jocelyn Cavillot, délégué régional de Solidaires.
S'attaquer à la fraude fiscale
Pointés du doigt, les niches fiscales qui font perdre à l'Etat près de "75 milliards d'euros", selon le syndicat. La fraude fiscale représenterait un manque à gagner de 40 à 50 milliards d'euros par an. Une fraude qui est pratiquée par les entreprises mais également par les plus hauts revenus en France. "Le gouvernement préfère s'attaquer à la fraude sociale qui est évaluée entre 500 et 800 millions d'euros, au lieu de s'attaquer à la fraude fiscale. Ne traiter que la fraude sociale n'a pas de sens et révèle des objectifs politiques cachés", souligne Jocelyn Cavillot.
A la Réunion, la fraude en général s'élève entre 290 et 360 millions d'euros par an selon les chiffres des syndicats, une fraude qui pourrait être enrayée mais ne l'est pas "faute de moyen". Dans notre île, l'impôt qui rapporte le plus est la taxe foncière, estimée à 340 millions d'euros par an, loin devant l'impôt sur le revenu et l'impôt sur les sociétés. Pourquoi ? "Avec la baisse des taux d'impositions, les niches fiscales… l'ensemble de la population est pénalisé par l'augmentation annuelle de l'imposition locale", explique Pascal Valiamin.
En conclusion, l'union syndicale demande une réforme fiscale plus juste. Cette réforme doit mieux financer l'action publique et corriger davantage les inégalités. "La justice fiscale doit être un élément de justice sociale !", conclut l'union syndicale.