Les Rieffel étaient à nouveau devant la justice ce jeudi. Enfin, le fils, Franck, était présent. Son père Fernand, d’un certain âge, ne l’était pas. Ils étaient jugés devant la cour d’appel une dizaine de mois après leur condamnation par le tribunal correctionnel de Saint-Pierre : trois ans de prison dont deux avec sursis pour Fernand et deux ans, dont un avec sursis pour Franck.
Les faits reprochés de banqueroute et abus de biens sociaux ont été étudiés par le président d’audience. Dépense de dizaines de milliers d’euros des sociétés à des fins personnelles, primes, voitures de fonction, entretien d’appartement, frais kilométriques injustifiés de plus de 100.000 euros… Et deux voitures, des 308, de l’entreprise, vendues à leurs épouses pour un montant de 227 euros. Les faits -entre 2013 et 2017- sont nombreux et les dirigeants devraient rembourser 3,4 millions d’euros.
Le groupe de construction Rieffel, basé à l’Étang-Salé – a dû être liquidé en 2017 et les 49 employés ont ainsi perdu leur emploi. C’est une procédure collective qui a mené à une enquête judiciaire ouverte en août 2018. Les dépenses suspectes ont vite été découvertes. En tout : 3 millions d’euros de passif et 2 millions de fonds anormaux.
Franck Rieffel affirme ne jamais s’être occupé de la comptabilité. « J’y connais rien ». Pour le président d’audience, « autodidacte ne veut pas dire imbécile », surtout après 20 ans d’expérience. Serait-ce donc la faute de son père ? « Plutôt ceux sur qui il s’est appuyé ». Pour l’avocat général, la faute remise sur le comptable ne tient pas. Surtout alors que « trois ans avant le début des procédures, il y avait eu une alerte ». En effet, un rapport du commissaire aux comptes avait mis en garde contre un redressement possible. Il a requis les mêmes peines que les condamnations en première instance, avec 100.000 euros d’amende dont 50.000 avec sursis pour Franck et 150.000 euros dont 75.000 avec sursis pour Fernand. L’avocat général a aussi requis une interdiction définitive de gérer et la confiscation des véhicules et d’une maison.
La décision sera rendue le 18 février prochain.