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Ils s’aiment (?), se battent, se quittent, se reprennent, se re-battent… jusqu’à quand?

[Correctionnelle Sud – Mardi 14/02/2017]

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 15 février 2017 à 11H16

« Cela finira mal  » Telle est en substance l’amère réflexion à laquelle s’est livrée madame Fabienne Coupry, lors de son réquisitoire. On ne peut que la suivre dans son raisonnement. Il faut dire aussi que ces deux-là, na d’coups, i rôde la corde po pende zot cadav’ !

Il l’accueille… chez maman

Alice*, 36 ans, et Thierry*, 21 ans, de Saint-Louis, se rencontrent début 2016. Elle a déjà trois enfants mais ça ne le gêne pas et il l’accueille avec ses mômes, alors qu’elle a son propre logement. Enfin, quand on dit  » il l’accueille « , c’est chez sa maman à lui. Il n’y a pas de petits bénéfices.

Il boit pas mal et, à l’occasion, elle lui tient compagnie pour ça aussi. Et le 23 octobre 2016, ça pète sévère. Ce jour-là, il y a une petite fête chez la maman de Thierry et sur le coup de minuit, elle demande à la maman de son coquin de la raccompagner. Pas à lui car elle n’en veut pas.

On ne sait d’ailleurs pas akoz bèzman la pété rente ces deux-là. Les questions patientes de la présidente Dinot ne permettront pas de le savoir. Elle ne veut pas de lui, point. Mais il y va quand même.

 » Pourquoi ? s’enquiert la présidente.

–      Pour la voir « . Et basta.

 » Moin té bourré « 

Il est très alcoolisé et elle pas mal non plus. Elle est couchée avec son gosse mais cela n’empêche pas le courageux de la frapper quand même. Au passage, la gosse morfle.

Alice se retrouve vite couverte de sang. Encore heureux qu’il n’ait pas eu le temps de se servir du large couteau de cuisine dont il s’est emparé : la fille de Alice le lui a arraché des mains avant qu’il pique. Il porte alors à  » son amour  » des coups à la tête et puis partout. C’est sa propre mère qui le fait sortir mais il est si furax qu’il a encore le temps de briser des choses et des machins, et semer un souk épouvantable dans la maison et dehors, en  » corrigeant  » des pots de fleurs qui ne lui ont rien fait.

A l’appui de ses gestes, Thierry ne peut fournir d’autre explication que  » Moin lété bourré « .

«  C’est ma faute si lu la tape à moin !!!  »

Et là intervient un gros coup d’incompréhension : non seulement Alice ne se porte pas partie civile, ne réclame rien, pas même  pour sa fille blessée, mais s’insurge presque de constater que l’affaire est venue devant le Juge.

 » Moin la écrit pou retire ma plainte !  » Mieux vaut entendre ça que d’être sourd.

Il revient à la substitut Coupry de lui expliquer qu’une plainte ne peut être retirée une fois l’affaire portée au rôle du tribunal.

 » Mais pourquoi avoir retiré votre plainte ?  »

Surprise surprise :

 » C’était ma faute aussi. Moin la reconnu mes erreurs « .

Aussi estomaquée que tous les présents, madame Coupry tente de lui expliquer, en vain, qu’elle avait des raisons d’être en colère s’il était ivre comme une calebasse pleine. Qu’elle n’avait commis aucune erreur. Qu’elle n’était coupable de rien du tout. Peine perdue, les arguments semblent passer largement au-dessus de la tête de Alice.

Presque la mort pour une histoire de clefs !

Autre surprise surprise, puissance 10 cette fois… Peu après avoir porté plainte, Alice a repris la vie commune avec son bourreau. Pour se reprendre une nouvelle tannée king size le 22 janvier 2017, à 4 heures du matin cette fois.

C’est toujours chez la maman que ça se passe, tous les deux sont pétés comme des coings et cela commence par une vague histoire de clefs à laquelle personne ne comprend rien. Mais cette fois, Alice n’entend pas se laisser trucider et rend coup pour coup. Si bien que cette fois, tous les deux sont à la fois victimes et plaignants.

Elle lui lance des canettes (vidées au préalable, ben tiens !) à la tête. Un cousin s’interpose, en vain. Bousculée jusque dans la cuisine, elle saisit un tranchet, arme redoutable s’il en fût, et lui occasionne de belles estafilades sur le sommet du crâne.

Il la pousse, elle tombe, se relève, glisse dans une flaque de sang et rechute… Il la saisit par le cou mais n’a pas le temps de l’étrangler tout-à-fait.

Plus amoureux que jamais

Cela va continuer comme ça un certain temps avant l’arrivée des pompiers qui, eux-mêmes, alertent la maréchaussée. Hosto etc.

Résultat clair, ils sont passés tous les deux pas loin du côté qui va tomber.

Vous connaissez la meilleure ? Oui, c’est ça, ils sont ensemble, s’aiment, s’adorent… et picolent. Mais elle, elle va se faire suivre par un psy  » pour stopper mes instincts violents à  moin et pou arrête boir aussi, toute ça quoi !  »

La présidente puis la substitut auront beau lui expliquer qu’un psy n’agit pas à coups de baguette magique, Alice acquiesce mais manifestement, entrave que dalle. Elle veut sa solution-miracle !

 » Vous choisissez toujours des hommes qui vous frappent durement et vous restez avec eux, souligne la présidente Dinot.

–      Ah non !… Le papa de mes enfants té qui boir pas lu « .

Celui qu’elle a justement quitté… Parce qu’il ne la battait pas assez ?

Six mois fermes et six avec sursis pour lui, plus obligations de soins et de travail. Quatre mois avec sursis pour elle, soins obligatoires aussi.

Ils sont repartis sourire aux lèvres, bras dessus, bras dessous.

 » Le retrait de cette première plainte est inquiétant « , avait insisté madame Fabienne Coupry

*prénoms d’emprunt

 

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