Le mouvement s’est organisé en réponse à un évènement d’une violence extrême: un braquage à la Kalachnikov qui a mal tourné, dont la victime est un jeune policier dans le coma. Le prisonnier en cavale avait bénéficié d’une permission de sortie. La scène s’est déroulée la semaine dernière en Seine-Saint-Denis, mais le ras-le-bol a gagné toute la fonction policière.
Thierry Flahaut, secrétaire national délégué de l’unité Police Force Ouvrière explique que certains « dysfonctionnements donnent l’opportunité à certaines personnes de bénéficier d’une permission. Ce permis de sortie se transforme en permis d’attaquer nos collègues. Nous espérons que cette manifestation de la colère se transformera en manifestation de la vérité. Nous demandons une réponse de la part de la justice ».
La Réunion imite de plus en plus la métropole
La Réunion n’est malheureusement pas épargnée dans cette escalade de violences. Le cas particulier des prisonniers en permission qui en profitent pour s’évader est un scénario connu ici également. En décembre 2014, un détenu en permission s’est évadé de la prison du Port. Il est toujours en cavale et a même commis plusieurs délits depuis.
« On se rapproche un peu plus de ce qui se passe aujourd’hui au niveau de la métropole. Les gens n’ont plus peur de la police et ils n’ont plus aucune appréhension de la justice, puisque les décisions sont en faveur des délinquants » déplore Daniel Rivière, secrétaire régional de l’UNSA Police.
Les policiers réclament donc plus de rigueur pour l’attribution des permissions. Les deux critères soutenus sont la récidive et la lourdeur de la peine.
Car pour la majorité des détenus, il faut rappeler que ces permissions restent un moyen de garder le contact avec l’extérieur et faciliter une réinsertion dans la société par la suite.
Mais l’appareil législatif est trop laxiste aux yeux des syndicats de police. « En ce qui concerne les individus dangereux, comment imaginer un seul instant qu’ils n’attaquent pas ou ne cherchent pas à s’évader. C’est incohérent », souligne Thierry Flahaut.
Au-delà de ce cas bien particulier, c’est le manque global de moyens qui est pointé du doigt. « On a un environnement de plus en plus violent, avec des gens armés et dans un contexte international très tendu. Il faut que nos moyens changent », affirme Frédéric Lefevre, représentant du Syndicat des cadres de la Sécurité Intérieure CFDT.