Ils pratiquent le Falun gong, une discipline qui s’inspire du qi gong, du bouddhisme et du taoïsme, cultivant le corps et l’esprit via la méditation et des principes moraux. Une famille originaire de Chine a quitté sa région pour trouver refuge à La Réunion.
En ce début de semaine, dans la rue Maréchal Leclerc, ils ont installé un stand afin de sensibiliser la population à leur cause. Ils dénoncent notamment, photos à l’appui, des exactions de la part du pouvoir communiste de Chine à l’égard des pratiquants de Falun gong et des Musulmans ouïghours. Devenu hostile au Falun gong car n’ayant pu exercer son influence sur cette-dernière, le PCC a en effet initié depuis 1999 la répression de cette discipline. Ses pratiquants sont dénoncés, arrêtés et emprisonnés à travers la Chine. Un emprisonnement durant lequel ils subissent de mauvais traitements et même des prélèvements d’organes non consentis. Un sujet très sensible aux yeux de la communauté chinoise.
C’est donc par crainte de ces persécutions que cette famille a décidé de tout quitter. Une fois le confinement terminé, elle avait à cœur de dénoncer ces actions. Si elle a reçu le soutien de nombreux passants, attentifs aux flyers distribués et à leur pétition, la situation s’est quelque peu tendue ce mardi lorsque des ressortissants chinois ont fait irruption, les accusant de colporter de fausses informations.
« C’est comme si le Parti communiste chinois s’était invité en pleine rue pour intimider les manifestants »
« Ils dénonçaient de leur bon droit les tortures qu’ils ont fuies en Chine pour se réfugier à la Réunion, des passants les ont interpellés et les ont menacés de « revenir à plusieurs pour les frapper s’ils ne remballaient pas le tout en 5 minutes » », raconte Angélique* qui les soutient dans leur cause et s’est proposée comme traductrice. Et d’ajouter : « C’est comme si le Parti communiste chinois s’était invité en pleine rue pour intimider les manifestants ».
L’un des individus a menacé d’appeler l’ambassade pour les dénoncer. Un second s’est saisi de son téléphone pour les filmer. Deux jeunes adultes de la famille – le frère et la soeur qui avait également son bébé avec elle – tenaient le stand à ce moment-là, les parents étant partis chercher de quoi se ravitailler pour le déjeuner. Surpris par ce comportement agressif, le jeune homme a tout de suite voulu mettre sa soeur et le bébé en sécurité.« Ils étaient choqués et apeurés, explique Angélique, malheureusement, ce type d’intimidations est monnaie courante chez les ressortissants chinois pro-communisme à l’égard de tout sujet qui dérange le Parti communiste au pouvoir en Chine ».
La famille a décidé de porter plainte ce mercredi, avec l’aide d’Angélique qui a par ailleurs demandé le soutien et l’aide de la Ligue des droits de l’homme.
* Prénom d’emprunt