7 % des 18-65 ans sont illettrés à l’échelle nationale en France, soit plus de 2,5 millions de personnes. Ce chiffre grimpe dans les territoires ultramarins, avec 15% d’illettrés dans les Antilles françaises et 23% à La Réunion. Pis encore, ce sont les forces vives de ces territoires qui sont le plus massivement touchées avec 20% des jeunes ultramarins considérés commeillettrés contre 3% dans l’hexagone.
Considérée comme une priorité nationale dès l’année 1998 et malgré l’action des services de l’État et des associations, la lutte contre l’illettrisme s’est révélée jusqu’ici inefficace. En effet depuis 2009, le niveau d’illettrisme n’a pas diminué à La Réunion, avec 116 000 personnes illettrées sur l’Île.
Entreprises, associations, services territoriaux de l’État, Ministère de l’Éducation nationale, établissements scolaires, Service militaire adapté…la lutte contre l’illettrisme est l’une despréoccupations de nombreux acteurs, mais on constate un manque de coordination.
En outre, à La Réunion, mais davantage encore en Guyane ou à Mayotte, le manque d’infrastructures scolaires ne permet pas de répondre à la démographie, d’appliquer dans les faits la scolarisation obligatoire dès l’âge de 3 ans et le dédoublement des classes en primaire ne concerne uniquement que les établissements prioritaires.
Ainsi, je propose d’abord d’agir à la source avec pour les jeunes l’affectation de moyens humains, matériels et financiers supplémentaires dans les établissements surchargés avec la mise en place d’un accompagnement périscolaire assuré par les adultes-relais (associations, services sociaux, judiciaires, caisses d’allocations familiales…).
Aussi, pour les adultes, pourquoi ne pas inclure des heures de formations centrées sur le lire, écrire et compter dans le compte personnel de formation (CPF) ou dans le cadre du conseil en évolution professionnelle (CEP), que tout salarié a droit.
Monsieur le Ministre, je vous serais très reconnaissante de bien vouloir étudier avec la plus grande attention mes propositions.