Navin Ramgoolam, qui était encore Premier ministre de l’île Maurice il y a un mois de cela, a été placé aujourd’hui en état d’arrestation par la police et il devrait passer la nuit en détention.
Les policiers enquêtent sur l’affaire dite des « Roches Noires« , du nom du lieu-dit dans lequel Navin Rangoolam possède un « campement« , qui tient en haleine les Mauriciens depuis plusieurs mois.
Le 3 juillet 2011, Rakesh Gooljaury, un proche de Navin Rangoolam, avait déclaré au poste de police de Rivière-du-Rempart, un vol d’une somme de 20.000 roupies (une somme dérisoire) dans un bungalow à Roches-Noires appartenant à Navin Ramgoolam. Il avait affirmé être seul dans le campement au moment où l’argent avait été subtilisé.
Mais devant des preuves accablantes, Gooljaury avait changé sa version des faits au début de cette année en expliquant aux enquêteurs que Navin Ramgoolam et Nandanee Soornack, une amie intime de l’ancien Premier ministre, étaient eux aussi présents dans le bungalow à l’heure du vol. Et qu’il avait fait cette fausse déclaration à la demande de Navin Rangoolam, qui lui avait affirmé avoir été braqué par un homme armé.
Cette nouvelle déposition avait déclenché une série d’arrestations, dont celles d’un commissaire adjoint de la police et d’un ancien commissaire adjoint, tous deux considérés comme les proches collaborateurs de Navin Ramgoolam alors qu’il était à la tête du gouvernement.
L’arrestation de Navin Rangoolam aujourd’hui a semble-t-il été précipitée par l’annonce de son prochain départ pour le Nigéria, où il avait été chargé par une association américaine de défense des droits de l’homme de co-diriger une mission d’observateurs étrangers à l’occasion des élections législatives et présidentielles dans le pays.
En sortant de son bureau, à la rue Desforges, après son arrestation et après trois heures et demie d’interrogatoire, Navin Rangoolam a reçu des projectiles qui ont été lancés vers lui par des partisans du parti Lepep, alors qu’il se dirigeait vers un véhicule de la police. Les manifestants s’en sont ensuite pris au véhicule qui tentait de se dégager de la foule. Finalement, l’ex-Premier ministre a été emmené aux Casernes centrales, le siège de la police, avant d’être conduit à son domicile pour une perquisition.
Sur place, les policiers ont saisi une somme de 1 million d’euros en liquide, ainsi que deux coffres forts qui ont été emportés sans avoir été ouverts.