En 2018, parmi les habitants de Mayotte âgés de 15 à 64 ans, un tiers seulement sont en emploi. Un autre tiers souhaitent travailler, le tiers restant étant majoritairement étudiants, femmes et hommes au foyer. Même si cette situation est inchangée par rapport à 2009, les créations d’emplois ont été importantes ces dix dernières années, notamment dans la fonction publique d’État.
Le secteur privé offre en revanche toujours peu d’emplois, alors que la population en âge de travailler progresse fortement.
Les salariés en entreprises sont notamment plus rares à Mayotte. Le faible développement du secteur marchand (13% contre 44% en metropole) explique en partie cette situation, tandis que le secteur non marchand offre quasiment autant d’emplois qu’en métropole (16% contre 21%).
Environ 25.000 personnes de 15 à 29 ans ne sont ni en emploi ni en formation
Accéder à un emploi est donc bien plus difficile à Mayotte. Mais avoir un diplôme y est valorisé : ceux qui en possèdent un sont autant en emploi qu’en métropole. À Mayotte, en 2018, seules 27 % des personnes de 15 ans ou plus sorties du système scolaire possèdent un diplôme qualifiant (72 % en métropole). Les niveaux de formation sont très différents selon l’origine. Ainsi, les habitants de l’est de la Grande-Terre sont les moins bien insérés sur le marché du travail. Les personnes en emploi sont nombreuses à habiter dans l’ouest, dans des communes qui offrent peu d’emplois mais des conditions de vie plus favorables.
Les déplacements journaliers pour se rendre au travail s’accentuent en conséquence vers Mamoudzou, mais aussi vers de nouveaux foyers d’emploi comme Koungou, Dembeni, Ouangani et Chirongui, qui attirent de plus en plus de personnes en emploi des communes voisines. Plus mobiles, les personnes en emploi privilégient de plus en plus leur véhicule personnel pour se rendre au travail.
Les natifs de l’étranger, les femmes et les jeunes accèdent encore plus rarement que les autres à un emploi. Environ 25.000 personnes de 15 à 29 ans ne sont ni en emploi ni en formation, soit quatre jeunes sur dix. La plupart d’entre eux sont nés à l’étranger et souhaitent travailler. Entre 20 et 29 ans, ce sont même six jeunes sur dix qui sont sans emploi et sans formation.