Francis A., 46 ans, est sans domicile fixe depuis sa séparation. Il vivait dans un foyer jusqu’au 2 mai dernier, mais a décidé de partir, car il s’y ennuyait. Addict à l’alcool et au zamal, il vit des minima sociaux. Dimanche 3 mai, au Port, à proximité d’un arrêt de bus, il décide de briser la vitre d’une ambulance flambant neuve et vole à l’intérieur, des masques, du gel hydroalcoolique et du matériel médical. L’ambulance est incendiée, mais Francis A. nie formellement y avoir mis le feu. Selon lui, c’est un dénommé « Ti rouge » qui a brûlé des papiers avec un briquet pour y mettre le feu.
Il est interpellé par la police du Port grâce au témoignage d’une personne qui affirme l’avoir vu autour du véhicule et repartir avec un sac bleu. Ce même sac sera trouvé en sa possession par les forces de l’ordre avec le matériel volé. Présenté ce lundi en comparution immédiate suite à son déférement dans la matinée il reconnaît le vol, mais pas l’incendie. « C’est lui (« Ti Rouge » NDLR) qui a mis le feu avec un briquet. Il a brûlé des papiers à l’arrière dans le coffre », explique-t-il au président. « J’ai volé des masques et du gel pour les revendre et acheter à manger »; ajoute Francis A., qui n’a jamais été condamné.
« Il est rare de faire comparaître quelqu’un qui n’a pas de casier, mais il s’agit d’une destruction volontaire par incendie. De plus, le contexte de confinement sanitaire rend ces faits difficilement supportables. C’est inacceptable. Je demande un an de prison et un mandat de dépôt », requiert la procureure. « Il reconnaît les faits de vol, mais rien ne prouve dans la procédure qu’il est l’auteur de l’incendie. Comme les policiers ont pu le constater, il était particulièrement atteint au moment de son interpellation », plaide la défense. Son comportement lors de l’audience – il interrompt en permanence le président et la procureur – ne l’ayant pas aidé, Francis A. est condamné à 1 an de prison assorti d’un mandat de dépôt.