Les faits se sont déroulés dans la soirée du 21 septembre dans la commune de Saint-André. Deux voisins, qui s’accusent mutuellement d’en vouloir l’un à l’autre, en sont venus aux mains pour une raison quelque peu douteuse. Le prévenu, dit « le mauricien », accuse ses voisins d’une cabale à son encontre en raison de son origine. La victime, dite « le chinois », âgée d’une soixantaine d’années également, accuse le premier d’insulter gratuitement sa soeur en permanence, de la harceler.
Ce soir-là, chacun accuse l’autre de l’avoir provoqué. La victime prétend qu’elle a pris son sabre pour se défendre, alors que le prévenu affirme avoir pris une barre de fer pour la même raison : se défendre.
Résultat, une scène de violence inouïe entre les deux sexagénaires. Au final, « le chinois » se retrouve avec la main gauche pendante, ne tenant que grâce à un morceau d’os. Imaginez la violence du coup pour pouvoir sectionner les vaisseaux, les articulations et la majeure partie de l’os ! Le pauvre homme sera hospitalisé et opéré en urgence. Il a reçu une ITT de 30 jours.
Ce serait « le mauricien » qui ce soir-là, énervé et alcoolisé, aurait agressé son voisin
Les témoins sont unanimes, ce serait « le mauricien » qui ce soir-là, énervé et alcoolisé, aurait agressé son voisin suite à une énième dispute, lui assénant même des coups à terre alors que son vis-à-vis se tenait le poignet. À la barre, le prévenu se défend bec et ongle de n’avoir fait que se défendre, laissant la présidente dubitative sur sa version. Lors de son interpellation, elle rappelle au prévenu que les policiers ont dû s’employer pour le maîtriser, tellement il refusait de se laisser interpeller.
Pour la partie civile, c’est très simple : « On est à la limite d’une tentative d’assassinat ! Si la victime n’avait pas mis son bras pour se protéger, c’est sa tête qui aurait été coupée. Compte tenu de la gravité des blessures, je vous demande une expertise et le renvoi sur interêts civils ainsi qu’une provision de 10.000€ ».
« Tout le monde ment, tout le monde raconte n’importe quoi sauf lui ! »
La procureure de son côté est plus pragmatique : « Tout le monde ment, tout le monde raconte n’importe quoi sauf lui ! C’est sans aucun doute un coup avec arme en état d’ivresse. Il n’a qu’une mention à son casier, mais déjà des violences. Je rappelle qu’il encourt 14 ans de prison pour ces faits ! Compte tenu de la gravité des blessures, je demande une peine de 4 ans de prison dont 1 an de sursis probatoire, assorti d’un maintien en détention ».
« Ses déclarations n’ont pas changé depuis le début de sa garde à vue ! La vraie question aujourd’hui est de savoir qui ment et qui dit la vérité. Ce n’est pas forcement celui qui est le plus blessé qui dit la vérité ! Il vit dans un contexte tendu dans son immeuble car il est mauricien, on peut peut-être le croire aussi. Je vous demande de prendre en compte tous les éléments car la peine demandée est importante », plaide son avocat.
Il comprend sans aucun doute, la gravité des blessures de son voisin
Le prévenu, qui fanfaronnait durant la plus grande partie de l’audience, alternant longues explications et sourires narquois, fort de sa capacité à convaincre le tribunal, finit en pleurs en exprimant à la barre ses derniers mots mais pas le moindre regret. Il comprend sans aucun doute, la gravité des blessures de son voisin et peut-être aussi la lourdeur de la peine demandée par le parquet.
Le tribunal le condamne à 3 ans de prison dont 1 an de sursis probatoire, le place sous mandat de dépôt, lui interdit d’habiter la résidence. Il ordonne une expertise médicale et ajoute 6000€ de provision pour la victime.