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Il s’invite à une soirée familiale, boit, engueule… Et crève un oeil à une copine

Il cogne... surtout les femmes. Correctionnelle vendredi 8 mars 2019 :

Ecrit par Jules Bénard – le samedi 09 mars 2019 à 11H13

Donovan, 33 ans, du Port, ne supporte pas qu’on lui dise non. Quant à s’opposer vertement à lui, alors là, attention pangar : le jeune homme cogne sec, sur n’importe qui, sans se soucier des conséquences.

C’est exactement ce qui s’est passé le 26 juin 2015 au Port, le jour de la Fête des Pères. Fête à laquelle il n’était nullement convié mais tous les moyens sont bons pour s’incruster là où on ne veut pas de vous. Tous les moyens, y compris le plus mauvais des à-peu-près.

« I amonte pas le doigt dans la figuir’ in moune !« 

La fête, donc, bat son plein chez les X…, ça cause fort, ça rigole bien, ça picole pas mal aussi mais jusque-là tout va bien. Donovan la trouve saumâtre et décide d’aller tirer quelques gorgeons à l’oeil, non mais ! Pour prétexte, plus que motif, il décide d’aller dire son fait à un des jeunes participants à la fête de famille, sous prétexte qu’il conduit trop vite dans ce quartier aux ruelles étroites et que c’est dangereux. Ce qui est parfaitement exact au demeurant, sauf que, lui fait remarquer le président Molié, « vous auriez pu aller au commissariat au lieu de vouloir punir vous-même le conducteur ! »

Ce qui prouve quoi ? Juste que le président ne croit pas un quart de seconde à l’explication fournie par le Zorro des banlieues.

Donovan, moins cool que le chanteur du même nom, s’installe, boit sans qu’on le lui ait proposé et, se souvenant de pourquoi il était soi-disant venu, interpelle le jeune qui n’est autre que le neveu de sa future victime. Ce qui est particulièrement mal venu au moment où le degré éthylique général tend vers des petits sommets.

Francesca, la tante du petit Fangio, se porte au secours de son neveu, très en pétard, surtout que le Donovan en question a brandi un index rageur sous le nez du jeune.

Koça lu la pas fé là !

On sait ici et de toute éternité que « i amonte pas le doigt dans la figuir’ d’in moune ! » L’affront se lave parfois dans le sang.

« Mais avec quoi a-t-il donc frappé ?« 

C’est le moment choisi par notre ami le bâtonnier Georges-André Hoareau pour effectuer deux remarques cruciales : d’abord l’affront du coup du doigt ; ensuite, que « les auto-invitations sont ici monnaie courante et cela se termine parfois dans le sang, à coups de fusil par exemple, comme ce fut le cas au Coeur-Saignant il n’y pas si longtemps« . Une triste affaire qui hante encore les mémoires.

Francesca n’est pas moins imbibée que les autres convives (« juste deux bières« , se défend-elle). Le ton monte, monte, les insultes fusent, les noms d’oiseaux aussi… Un bras qui se lève, une bouteille de bière (pleine) s’envole et atterrit en plein sur les pectoraux de Donovan.

Qui réplique par un coup de poing. Francesca s’effondre, le visage en sang. Et pour cause : elle vient de perdre son oeil gauche.

Un râlé-poussé s’installe entre Donovan et quelques autres, sans aller trop loin heureusement.

Pour Francesca, en revanche… Hospitalisée d’urgence, la jeune femme restera plusieurs jours en traitements et soins divers ; mais ne retrouvera jamais l’usage de son organe visuel. Elle porte aujourd’hui une prothèse.

Son avocat, au meilleur de sa forme, posera plusieurs questions qui ébranleront l’assistance.

« Avec quoi a-t-il cogné ? », s’interroge d’abord le bâtonnier. Selon l’homme de loi, un coup de poing à l’oeil ne suffit pas, à lui seul, à énucléer ! L’oeil étant protégé par l’orbite (c’est son boulot… à l’oeil, pas l’avocat), un coup de poing, même ultra-violent, peut causer d’énormes hématomes mais pas péter le globe. Donc, s’interroge le bâtonnier, qu’avait-il à la main ? « Une chevalière ? Un poing américain ? »

Aucune réponse sur ces deux questions car personne n’a rien vu. 

Et la Sécu. qui réclame… 95.000 euros. Oups !

Les suites sont désastreuses pour la jeune femme, ce que le défenseur n’eut aucun mal à mettre en évidence. Le bâtonnier nous en a appris une sérieuse quant à la législation : depuis quelques années, la Cour de Cassation a reconnu le principe de « préjudice d’anxiété« . Ce fut d’abord le cas des ouvriers soumis aux ambiances bourrées d’amiante, se demandant quand ils allaient y passer ; avant d’être étendu à plein de cas différents où le dommage peut s’étendre loin dans le temps, causant une extrême angoisse chez les victimes. 

En l’espèce, explique Me Hoarau, avec un seul oeil valide, « ma cliente a peur, une vraie trouille » et n’ose plus rien faire qui risquerait de lui faire perdre le second, devenant aveugle totalement du même coup. D’où une vie entièrement modifiée, plus de jeux de mains, la peur de passer près d’un ouvrier fauchant l’herbe sur le bas-côté… de peur de recevoir un galet, une brindille dans son autre orbite. Si elle travaillait avant, c’est fini. Elle ne peut plus, ne veut plus. Elle a régressé, d’un bon salaire au RSA.

Des conséquences aussi quant à la personnalité de la jeune femme car lorsqu’on n’ose plus rien faire, on se demande si l’on vit encore au lieu de simplement exister ?

La Sécu, qui a casqué tous les frais d’hospitalisation, est venue réclamer le remboursement de… 95.000 euros.

Ce qui a, encore une fois, fait bondir le tonitruant bâtonnier : « Le Donovan qui a reçu le coup de bouteille, bouteille qui a éclaté au sol, rappelons-le, a mis sa chemise au pressing ? Pour ce prix, c’est beaucoup ! »

Le coup de bouteille vaut à Francesca 2 mois avec sursis. Donovan, qui a déjà été condamné deux fois pour violences aggravées et vols divers, s’en prend pour 8 mois avec sursis, 24 mois de sursis avec mise à l’épreuve et l’obligation d’indemniser sa victime.

Souhaitons qu’on lui en laisse le temps car… l’esprit de vengeance est chaud-bouillant par là-bas.

 

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