Si la jeune fille a trouvé le courage de parler c’est parce qu’elle a entendu sa cousine dénoncer des faits similaires. Un nouvel exemple qui prouve la nécessité de libérer la parole et briser le silence ici pesant de l’intimité d’une famille.
Les faits se sont produits dans la chambre parentale, porte fermée à clé. Le père prétexte vouloir faire la sieste avec elle tranquillement ou avoir besoin qu’elle lui gratte les pieds. Il lui bande ensuite les yeux pour qu’elle ne voie pas et il utilise des préservatifs "pour éviter le contact peau à peau". L’enfant a toujours réussi à éviter les pénétrations. Il la touche avec ses mains ou avec son pénis. Au fil des années, la perversion et le chantage s'installent. En échange de ces moments, il répond favorablement à ses demandes, lui donne des cadeaux et de l’argent.
Sur les 7 enfants du couple, seule elle a été agressée. "Je soupçonnais ma femme de m’avoir trompé avec son beau-frère. Il n’y avait plus de tendresse entre nous. Capucine* était la plus proche de moi et malheureusement cette tendresse je l’ai recherché auprès d’elle ", a expliqué le prévenu ce jeudi à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Pierre. "J’ai honte de moi. Je regrette, j’ai perdu tous mes enfants".
Les regrets exprimés à l’audience ne masquent pas le profil psychologique du prévenu, c'est une personne tenant un "discours égo-centré typique des personnalités perverses". Si il a bandé les yeux de sa fille c’est "par gêne, pour la préserver". Le régime entamé depuis qu’il est incarcéré c’est "pour montrer que j’ai changé de l’extérieur et de l’intérieur" .
Pour la partie civile, Me Sameïdha Mardaye a décrit un père de famille colérique qui provoque la peur chez ses enfants en détenant des armes posées sur le haut de l’armoire de la chambre. Une emprise qu’il avait sur fille à travers également ce scénario. "Si on fait un chatouille patate c’est ok tu pourras sortir", a confié la victime à son avocate. 8 000 euros de préjudice moral ont été demandés.
En s’en faisant de "sa fille de 12 ans une femme de substitution", Jeannic a "enlevé sa lumière", a tancé la vice-procureure Simona Pavel qui a requis 6 ans de prison. "Ce n’est pas trop lourd pour ce dossier", a-t-elle précisé.
"Il reconnait le statut de victime à sa fille avec ses mots", a tenté de plaider son conseil Me Sébastien Navarro.
Le tribunal a pour autant suivi les réquisitions de la représentante de la société. Jeannic reste en prison. Un suivi socio-judiciaire de 2 ans et le retrait total de son autorité parentale ont également été prononcés. Il devra verser 5 000 euros de préjudice moral à sa fille qui tente de se reconstruire.
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* prénom d'emprunt
Les faits se sont produits dans la chambre parentale, porte fermée à clé. Le père prétexte vouloir faire la sieste avec elle tranquillement ou avoir besoin qu’elle lui gratte les pieds. Il lui bande ensuite les yeux pour qu’elle ne voie pas et il utilise des préservatifs "pour éviter le contact peau à peau". L’enfant a toujours réussi à éviter les pénétrations. Il la touche avec ses mains ou avec son pénis. Au fil des années, la perversion et le chantage s'installent. En échange de ces moments, il répond favorablement à ses demandes, lui donne des cadeaux et de l’argent.
Sur les 7 enfants du couple, seule elle a été agressée. "Je soupçonnais ma femme de m’avoir trompé avec son beau-frère. Il n’y avait plus de tendresse entre nous. Capucine* était la plus proche de moi et malheureusement cette tendresse je l’ai recherché auprès d’elle ", a expliqué le prévenu ce jeudi à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Pierre. "J’ai honte de moi. Je regrette, j’ai perdu tous mes enfants".
Les regrets exprimés à l’audience ne masquent pas le profil psychologique du prévenu, c'est une personne tenant un "discours égo-centré typique des personnalités perverses". Si il a bandé les yeux de sa fille c’est "par gêne, pour la préserver". Le régime entamé depuis qu’il est incarcéré c’est "pour montrer que j’ai changé de l’extérieur et de l’intérieur" .
Pour la partie civile, Me Sameïdha Mardaye a décrit un père de famille colérique qui provoque la peur chez ses enfants en détenant des armes posées sur le haut de l’armoire de la chambre. Une emprise qu’il avait sur fille à travers également ce scénario. "Si on fait un chatouille patate c’est ok tu pourras sortir", a confié la victime à son avocate. 8 000 euros de préjudice moral ont été demandés.
En s’en faisant de "sa fille de 12 ans une femme de substitution", Jeannic a "enlevé sa lumière", a tancé la vice-procureure Simona Pavel qui a requis 6 ans de prison. "Ce n’est pas trop lourd pour ce dossier", a-t-elle précisé.
"Il reconnait le statut de victime à sa fille avec ses mots", a tenté de plaider son conseil Me Sébastien Navarro.
Le tribunal a pour autant suivi les réquisitions de la représentante de la société. Jeannic reste en prison. Un suivi socio-judiciaire de 2 ans et le retrait total de son autorité parentale ont également été prononcés. Il devra verser 5 000 euros de préjudice moral à sa fille qui tente de se reconstruire.
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* prénom d'emprunt