Le verdict est tombé peu avant 16 heures, Tariq Javed a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle. 25 années de réclusion criminelle avaient été requises par l’avocat général à son encontre pour tentative d’assassinat sur son ex-femme, le 1er avril 2017 à Bellepierre, Saint-Denis. Depuis plusieurs mois, le sexagénaire s’était montré menaçant envers son ex-femme : des disputes souvent sur fond d’alcool à propos de la garde alternée des enfants, la pension alimentaire, mais surtout sa jalousie maladive. Plusieurs plaintes de la part de la victime, une condamnation de Tariq Javed pour menaces de mort… Mais ça n’a pas suffi pour la protéger. « La justice ne fait rien tant qu’il n’y a pas de sang », affirmait-elle lors de ce procès.
25 années et une interdiction de séjour à La Réunion avaient été demandées pour cet homme qui s’est rendu en plein jour dans l’appartement de son ex-compagne avec l’intention de la tuer. En présence de la mère de la victime et des deux enfants, il se jette sur elle, la traîne par les cheveux, la plaque contre un mur et l’égorge. La lame du couteau est plantée au niveau de l’oreille puis tirée vers la gorge. Plusieurs coups s’en suivent : au niveau de bras, de l’épaule et puis, juste avant de s’enfuir, un coup à la joue. Car c’est l’intervention d’un voisin, alerté par les cris de la mère et la voisine qui tentaient d’arrêter l’agresseur, qui met fin à son calvaire.
Selon les experts, elle ne doit sa vie qu’à cet homme et sa proximité de l’hôpital Bellepierre, d’où arrivent en quelques minutes les secours.
Me Jean-Jacques Morel pose trois questions aux jurés : « Avait-il l’intention de tuer ? Impossible de le nier ». « Y avait-il préméditation ? » Les menaces de mort, la tentative quelques semaines auparavant de rentrer chez la victime par le balcon armé d’un couteau et la voiture de location utilisée ce jour-là, . « Des circonstances atténuantes ? » Les jurés en trouveront peut-être.
Tariq Javed, lui, maintient toujours qu’il ne souvient de rien, malgré un taux d’alcool qui ne justifierait pas un tel trou noir. Mais l’avocat de la défense, Gabriel Odier, le rappelle: son client affirme avoir pris des psychotropes également. Aucun test sanguin n’a pour autant été effectué pour le vérifier. Pour ce qui est de la voiture de location, il l’aurait prise pour emmener son fils à la plage. « Une déclaration constante », précise son avocat avant d’expliquer que le camion de son client ne lui permettait pas d’effectuer la virée avec son fils. Pour ce qui est des circonstances atténuantes, « les faits doivent êtres jugés dans leur contexte ». Un contexte que l’on connaît trop bien: tentatives de suicides, puis menaces et violence conjugale sur fond de jalousie maladive et alcool.
La défense compte faire appel de ce jugement.