On a vu notre Président de la République s’attaquer à la presse, en particulier avec la mise au pas de la télévision publique.
On a vu notre Président de la République s’attaquer au juge d’instruction (avec de bonnes raisons au départ) pour finalement proposer des solutions qui confortent le pouvoir politique sur le judiciaire.
Actuellement, Philippe SEGUIN, le rapporteur de la voix de son maître, propose une réforme de la Cour des Comptes dont l’objectif est de fusionner les chambres régionales en quelques chambres (5 à 8) au lieu des 22 à ce jour, avec le risque qu’elles travaillent essentiellement sur des dossiers généraux au détriment des contrôles locaux. La probabilité de voir s’effilocher les contrôles des collectivités locales et des associations para-municipales, pourtant garde-fous de la démocratie locale, est donc réelle.
La gabegie financière déjà si présente, les abus de pouvoir, et le cas échéant les malhonnêtetés, vont donc avoir la voie encore plus libre si la réforme se précise. Même si le travail de contrôle des C.R.C n’est qu’à posteriori, même si les C.R.C n’ont aucun pouvoir de sanction, elles ont au moins le mérite d’informer les élus et les citoyens sur l’usage (bon ou mauvais) de l’argent public et sur la légalité des actes. La démocratie se construit d’abord dans les communes.
Donner toujours plus de pouvoir aux politiques locaux en faisant régresser les mécanismes de régulation et de transparence de la gestion publique est une atteinte grave à la démocratie d’autant que les abus sont souvent impunis.
Qui mieux que la Cour Régionale des Comptes pouvait dénoncer à la Possession, par exemple:
– Le fonctionnement abusif du « comité de Jumelage« , joujou au profit d’élus et de copains en mal de bouffe et de voyages
– Les irrégularités, le clientélisme, le favoritisme et le coût faramineux de la RHI Tamarin Sarda
– Les irrégularités dans le traitement des marchés de l’ancienne route nationale RN1E
– Les frais de téléphones portables en augmentation de 60%, l’utilisation abusive de véhicules communaux, le contrôle insuffisant des associations, les dysfonctionnements dans la gestion du personnel, un effectif pléthorique avec 1 agent pour 39 habitants, etc. ….
Tous les instruments de régulation de la vie démocratique, presse, justice, et les C.R.C, tendent à régresser. Alors que nous sommes déjà dans un pays en mal de démocratie, tant les féodalités sont légion, on continue à restreindre les libertés civiques en renforçant et en protégeant toujours plus le pouvoir politique et son corollaire, le pouvoir économique.
Jean Paul FOIS