Tout le monde, moi le premier, nous ne parlons que de Charlie. Au point que des gamins demandent : « C’est qui, Charlie? »
Certes, il y a eu cinq dessinateurs de Charlie Hebdo (Charb, Cabu, Wolinski, Honoré et Tignous) à être tombés sous les balles de deux fous mercredi et, s’agissant de personnes connues, tous les projecteurs se sont focalisés sur eux.
C’est oublier un peu vite qu’il y a eu d’autres victimes :
Bernard Maris, économiste et chroniqueur
Mustapha Ourrad, correcteur
Elsa Cayat, psychanalyste et chroniqueuse
Michel Renaud, ancien directeur de cabinet du maire de Clermont;
Frédéric Boisseau, agent d’entretien
Ahmed Merabet, agent de police
Franck Brinsolaro, brigadier au service de la protection.
Le lendemain, Amédy Coulibaly tuera Clarissa Jean-Philippe, une jeune Martiniquaise de 27 ans qui était stagiaire dans la police municipale, avant d’abattre froidement quatre autres personnes, le lendemain, pendant sa prise d’otages porte de Vincennes. Victimes dont nous ne connaissons pas encore les noms.
Alors, d’une même voix, crions haut et fort :
« Je suis Charlie« , « je suis Bernard« , « je suis Mustapha« , « je suis Elsa« , « je suis Michel« , « je suis Frédéric« , « je suis Ahmed« , « je suis Franck« , « je suis Clarissa » et je suis tous les otages tombés à porte de Vincennes.
N’oublions pas au passage ceux qui ont été blessés et dont personne ne parle, comme si ce n’était pas important, alors que plusieurs sont encore aujourd’hui entre la vie et la mort.
Et surtout félicitons les policiers et les gendarmes pour leur action extrêmement courageuse durant ces trois jours. Mettons-nous un instant à leur place. Imaginez que vous êtes là, quelques secondes avant l’assaut, au moment où vous allez vous jeter dans la pièce alors que vous savez que vous allez y être accueilli par un déluge de balles et que vous risquez d’y laisser la vie. Tout cela uniquement pour sauver celle des autres. Respect…