Les grévistes d’Air France – une infime partie d’entre eux pour être honnête – viennent d’inventer un nouveau métier à risque : celui de directeur/rice des ressources humaines qu’on appelle plus communément DRH. L’image de cet homme, les vêtements en lambeau, escaladant les grilles pour échapper à ses agresseurs a été vue par tous. Petite consolation pour lui, il a aujourd’hui un soutien situé au plus haut sommet du gouvernement et même de l’Etat.
Ici dans notre « paradisiaque » département, un autre représentant de la famille des DRH connaît depuis quelques jours les déboires de la profession. Je veux parler de Sandrine, la DRH de la ville de Saint-Paul.
Certes, les musclés du cerveau qui ont débarqué en plein conseil municipal la semaine dernière n’ont pas été jusqu’à lui arracher ses vêtements, la poursuivre dans les couloirs… Pas encore. Mais la pauvre dame, à ce qu’on me raconte, subit chaque jour pressions, menaces et humiliation de ces énergumènes enragés qui ne connaissent qu’une seule loi : celle du plus fort. Comme disait souvent ma grand-mère, paix à son âme, « une gifle i fait parfois moin mal qu’un causement ». La Sandrine a bien du courage.
Essayer de faire comprendre à une bande d’enragés qu’ils auraient mieux fait d’user leurs fonds de culotte sur les bancs de l’école plutôt que dans une salle de muscu ou de boxe pour avoir ce qu’ils réclament aujourd’hui et ce sont les insultes qui fusent. Un bel exemple pour tous les jeunes qui ont bac plus 4, 5.
Ces abrutis ont le casier judiciaire plus long que leur CV et malgré ça, ce qu’ils réclament, c’est au moins 2.500 euros net par mois et un CDI. Et encore si c’était pour travailler. Tout le monde sait que ce serait leur simple argent de poche, leur prime, car ils réclameraient encore davantage pour simplement jouer les gros bras.
Le Delanus qui était le responsable des MNS et aujourd’hui employé par la Région, il faudrait lui demander combien de fois il s’est rendu sur les plages pour organiser le service. Combien de fois il s’est mis à l’eau pour sauver des gens ? Le surveillant de prison qui accompagnait ses amis était-il également à la recherche d’un emploi… de nervis ?
Mais le plus désolant dans tout ça, c’est le silence des autorités. Je n’ai pas vu ou entendu le représentant de l’Etat ou sa représentante dans l’Ouest apporter un quelconque soutien à la DRH de Saint-Paul. C’est vrai, on est sous les tropiques ici. Mais ici ou ailleurs, les pratiques mafieuses doivent être dénoncées et les voyous, comme les a qualifiés le premier ministre, remis à leur place.
C’est l’inaction de ceux qui ont le pouvoir d’agir qui engendre ces mercenaires.
Courage Sandrine, nous on te soutient et on saura se faire entendre si nécessaire.
