L’Entre-Deux est l’une des communes les moins touchées par la Covid, 5 cas du 16 au 29 janvier dernier. « Parce que nous avons expérimenté et sensibilisé énormément auprès de la population « , s’est félicité Bachil Valy hier, quelques heures avant le conseil municipal. Une cellule Covid est déjà mise en place et des plexiglas sont en cours de fabrication pour les écoles alors que le nombre de cas connaît actuellement un rebond. Les mesures sociales ont également été renforcées.
Pour les chiffres, la fiscalité n’augmentera pas cette année. La collectivité a dégagé un excédent de fonctionnement d’un montant de plus d’1 million d’euros en 2020 et en section investissement un excédent de 263 596 euros.
Ce qui laisse une marge de manœuvre « intéressante « à la majorité pour tenter de réaliser ses projets phares d’autant que les aides, qu’elles soient européennes, nationales ou locales, n’ont jamais été autant importantes et nombreuses. Des « opportunités à saisir « sur les différents plans de relance afin « d’apporter des solutions à cette crise », s’est positionné Bachil Valy.
Les travaux de structuration de Bras Long pour 3,7 millions d’euros « vont donner un nouveau visage au quartier. Nous avons l’ambition de créer une petite ville à taille humaine avec des logements sociaux, aménagement de réseaux, des espaces loisirs, une nouvelle école… « . Ces logements sociaux manquent d’ailleurs cruellement à la commune. Un arrêté de carence a été pris par le préfet le 30 décembre dernier pour la période allant de 2017 à 2019.
Epinglé en raison d’un nombre insuffisant de logements sociaux, le maire assume son choix
La commune doit ainsi s’acquitter d’une amende de 63 000 euros par an. Une opération n’a pas été prise en compte par la préfecture, s’est défendu l’édile. « 90 % de notre territoire est inconstructible », a-t-il justifié et surtout Bachil Valy a argué : « je me bats pour la qualité de vie de mes habitants ». La commune a demandé a être exemptée de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU). La réponse de l’Etat est attendue en cours d’année.
La défense de « l’art de vivre à la créole » du village, Bachyl Valy entend la pousser jusqu’à en faire le « moteur économique » du village. Ainsi, la majorité souhaite lancer cette année les études pour la création d’un centre d’interprétation d’architecture et du patrimoine (CIAP) sur un terrain de 25 000 m2. « On va graver l’histoire de la ruralité à La Réunion de l’esclavage aux années 1980 voire plus », s’est réjoui l’édile.
« Il n’y a jamais eu autant d’argent »
Le deuxième projet phare concerne l’agriculture durable. Parti dans un premier temps sur l’idée d’organiser les filières d’exportation de produits agricoles à forte valeur ajoutée tels que le géranium, le café ou encore le vétiver, Bachyl Valy veut désormais créer un pôle territorial de coopération économique (PTCE) et ainsi mailler privé et public. L’idée, inspirée par le mouvement des Gilets jaunes ou plus récemment par le confinement a-t-il confié, est aussi d’augmenter la production, la consommation des produits locaux et les circuits courts pour faire baisser les prix.
330 hectares de terres en friche ou encore incultes ont été repérées par la municipalité pour augmenter le potentiel agricole. Les études de 250 000 euros pour le lancement d’un PTCE seront financées à 100% (sur accord de principe).
Le prochain PLU devrait également être modifié en ce sens. Une collaboration avec la SAFER a été adoptée hier soir en conseil municipal. Bachyl Valy souhaite ainsi créer son propre « modèle économique ». « Si personne ne bouge, il faut que quelqu’un le fasse ». Le premier magistrat de la ville l’a répété hier, « il n’y a jamais eu autant d’argent ».