Effrayée et apeurée, la jeune mère appelle la police qui interpelle et place Patrick M. en garde à vue. L’homme n’en est pas à son coup d’essai. S’il n’a « que » 3 mentions sur son casier, elles sont quelque peu marquantes : 2 mentions pour agressions sexuelles et une mention pour menaces de mort sur son ex-compagne. Il était convoqué devant le tribunal en février 2023 pour les menaces mais le parquet a décidé de joindre les deux dossiers du fait qu’il s’agisse de la même victime. « J’avais peur pour la petite car elle était avec lui et il avait bloqué mes messages« , témoigne la mère de famille à la barre, qui pour autant ne veut pas se porter partie civile.
« Il se sert de sa fille comme monnaie d’échange »
À la barre, il reconnait les faits de menaces de crime du 30 décembre mais également les menaces de mort datant l’année de 2020. Là encore, les menaces étaient assez explicites : « Ou lé en danger, mi entre pas en prison pour rien. Ou sera mort pour de bon si mi retrouve a ou« . Il avait profité de l’occasion pour lui voler son sac à main et détruire sa carte bleue. À cette époque, ils s’étaient réconciliés. Elle n’avait plus souhaité donner suite, mais le parquet avait poursuivi en le convoquant en février prochain. Sorti de prison en avril dernier pour les faits d’agression sexuelle après 2 ans de prison, il comparait aujourd’hui sous contrôle judiciaire.
« Les menaces, c’était pour rire« , se justifie -t-il à la barre, ajoutant qu’il n’avait pas supporté d’être agressé à la bombe lacrymogène par son rival devant sa fille, qui a été choquée. « Vous trouvez ça drôle ?!« , fustige alors le président. Le procureur est sur la même ligne : « Le faits sont graves et inquiétants. Il se sert de sa fille comme monnaie d’échange. Il joue le bon père de famille mais il n’a pas compris qu’il n’est plus avec la mère de sa fille. Quand il n’a pas ce qu’il veut, il passe en force et menace. Il doit réfléchir, et pour ce faire, il n’y a pas d’autre solution que l’incarcération« , tance le parquet qui requiert 2 ans de prison, le maintien en détention et la révocation de 6 mois du sursis précédent.
« Il est sous contrôle judiciaire depuis sa sortie et a respecté ses obligations même si nous n’avons pas les justificatifs. Les menaces sont aussi graves que le passage à l’acte et il a des difficultés à le comprendre. Il lui faudrait un suivi renforcé pour lui permettre de comprendre qu’il ne peut pas passer à l’acte. Le placer en détention n’y changera rien« , plaide la défense qui sera en partie entendue par le tribunal.
Malgré des menaces sur un surveillant en prison et le ramassage d’un colis dans la cour lors de sa dernière incarcération, le prévenu n’est condamné qu’à 8 mois de prison avec maintien en détention et voit ses 4 mois de sursis révoqués.