Le 6 novembre, il se rend chez elle à Saint-Joseph où elle organise une fête familiale. La mère de la jeune femme vient lui dire qu’il n’est pas le bienvenu. Un ralé-poussé démarre entre les deux où chacun s’accuse d’avoir frappé l’autre. Ce sont les gendarmes qui mettront fin à l’altercation. Cependant, la jeune femme ne va pas déposer plainte à ce moment-là. « Elle avait une certaine affection pour lui, elle ne voulait pas qu’il aille en détention », explique son avocate, Me Lucie Kerachni.
Il apprend son déménagement et pète les plombs
Une affection que Jonathan va prendre comme une porte ouverte à un retour. Il va donc continuer de la contacter sans cesse et se rend constamment chez un ami à lui qui est le voisin de la jeune femme. C’est justement chez cet ami qu’il est dimanche dernier lorsqu’il apprend que Carine va déménager.
Après un ou deux verres, il voit la jeune femme arriver chez elle. Il profite de ce moment pour rentrer dans le domicile. Il est « presque sobre », selon la victime. Après discussion, il repart avant de revenir un peu plus tard dans l’après-midi en escaladant le portail. C’est là qu’il va obliger Carine à l’embrasser une première fois. Il va ensuite tenter de l’embrasser une seconde fois, mais elle se débat. Il la plaque au sol avant de l’embrasser à nouveau. Il finit par partir, car il se rend chez un ami à la Rivière.
Vers 20h, Jonathan revient chez elle, mais cette fois il est « quasi ivre mort ». Il va forcer le portail et rentrer chez elle avant de l’agresser. C’est la voisine de la jeune femme qui va appeler les gendarmes.
Il minimise ses actions
À la barre du tribunal, Jonathan explique tout par l’alcool, tout en refusant de reconnaître avoir un problème avec sa consommation. Pour les faits du 6 novembre, il affirme que la veille, Carine est venue sur son lieu de travail pour faire un scandale, car elle a appris qu’il était en couple. Cela lui a valu des problèmes avec son patron, mais surtout sa compagne qui travaille avec lui et qui a également tout découvert à cette occasion.
Il nie aussi l’agression sexuelle en minimisant les faits. « Elle faisait du nettoyage, elle était par terre. Je me suis baissé. Je ne l’ai pas embrassée, je lui ai juste fait un bécot », explique-t-il à la juge. Il conteste toute violence.
Me Kerachni veut de son côté mettre en avant la détresse psychologique de sa cliente. « Il a conscience qu’elle a peur, il l’a dit aux gendarmes lors de sa première audition. Elle a dû déménager, car elle ne se sentait pas en sécurité. Mais le voisin lui a donné sa nouvelle adresse. Que va-t-il se passer si demain monsieur est dehors ? », souligne-t-elle avant de demander une mesure d’éloignement et 2.300 euros de dédommagements.
« Aucune remise en question »
La procureure s’inquiète de son côté du manque de prise de conscience du prévenu depuis ses condamnations précédentes pour violences aggravées sous fond d’alcool. « Il n’y a aucune remise en question, au contraire. Il se dit victime d’une famille qui lui veut du mal », indique-t-elle avant de requérir un an de prison, dont 6 mois avec sursis, ainsi que la révocation partielle d’un sursis à hauteur de 3 mois.
Pour Me Alain Le Bras, envoyer son client en prison ne réglera pas son problème d’alcool. Il estime surtout que Jonathan a des problèmes de communication comme l’ensemble de sa génération. « Il vous a mal expliqué. Ces jeunes sont pétris de honte à l’intérieur, ils ne savent pas s’exprimer. Il faut lui laisser une chance », demande-t-il.
Jonathan est relaxé pour les faits du 6 novembre, mais est reconnu coupable pour le reste. Il écope d’une peine de 12 mois de prison, dont 3 avec sursis. Il voit la révocation partielle de son sursis à hauteur de trois mois. Il est placé sous bracelet électronique. Il a également interdiction d’approcher ou d’entrer en contact avec les victimes, et doit verser 650 euros de dédommagements à la jeune femme.
*Prénoms d’emprunt