« Après moult péripéties (absurdies ) administratives, je suis en attente du vol pour st Denis » indique un professionnel de métropole sur sa page Facebook en date du 20 février. Si jusque-là rien de dramatique, le souci est que ce professionnel doit débuter la formation qu’il est venu dispenser sur l’île le 22 février. Il ne compte donc pas respecter la période de septaine.
Lorsque l’un de ses contacts lui pose la question sur ce non-respect de la septaine, le professionnel lui répond que « c’est une septaine civique et morale, et tu peux être exempté pour le taf ». Il rajoute ensuite que « l’ars a donné son accord, donc RAS (rien à signaler) lol ». Il va donc assurer les 5 jours de formation qui affichent complet.
Ce que dit l’arrêté préfectoral
Si effectivement la septaine est civique et morale, elle ne dispense pas pour autant de sanction en cas de constat de l’infraction. Dans son arrêté publié le 19 février prescrivant les mesures générales nécessaires pour limiter la circulation du virus SARS-Cov-2, la préfecture rappelle que toute personne arrivant à La Réunion s’engage à respecter une période d’isolement de 7 jours après son arrivée.
L’article 18 précise que le non respect des mesures prévues par l’arrêté préfectoral est punie d’une amende.
En demandant plus de précision pour savoir si les arrivants qui ne respectent pas la septaine peuvent être verbalisés, la préfecture préfère botter en touche.
« Avant d’embarquer, les passagers signent un engagement sur l’honneur à respecter une période d’isolement à leur arrivée sur le territoire. La septaine est donc obligatoire pour tous les voyageurs. L’État accompagne les personnes qui souhaitent s’isoler en mettant à leur disposition des chambres d’hôtel. Dans la sphère privée, le respect de l’isolement ne peut pas faire l’objet de contrôles ni d’éventuelles sanctions. »
Pas de réponse précise donc sur les personnes qui se trouvent dans l’espace public lors de leur période de septaine. Parmi les motifs impérieux, une activité professionnelle qui ne peut être reportée figure bien parmi les exemptions possibles, mais une fois le voyage réalisé, l’obligation de septaine demeure.