Jean David n’a pas l’air du délinquant chevronné. Agé de 28 ans, chétif, modeste dans son maintien, il n’a pas de casier judiciaire volumineux. Juste une condamnation, en février 2015, pour de menues violences en état d’ébriété avancée. Ce qui lui a valu d’être condamné à quelques mois et au port d’un bracelet électronique lors de ses permissions.
Mais voilà… le 8 novembre dernier à La Ravine, il se sent pousser des ailes et éprouve le besoin d’échapper, ne serait-ce que quelques heures, à cette surveillance électronique qui lui donne la furieuse impression de rejouer « 1984 » pour de vrai. Il a besoin d’air, qu’on lui lâche un instant les baskets.
Aussitôt dit, aussitôt fait ; il se débarrasse de son bracelet et s’en va baguenauder dans son fief, pour s’arrêter sous un abri bus où il passe les deux jours suivants.
Au fonctionnaire qui le suit, qui a aussitôt été averti de la rupture du bracelet et lui demande de quoi il retourne, il répond qu’il a seulement besoin de se retrouver seul et qu’il va revenir vite : « Je rentre bientôt ! »
Il ne va effectivement pas loin et est vite récupéré par les gendarmes. En prison, il travaille aux cuisines et a un contrat en prévision… pour le cas où il obtiendrait sa liberté conditionnelle. Il est libérable en novembre ; souhaitons-lui bonne chance puisque le tribunal lui a tendu la main : 2 mois seulement. Tous les espoirs lui sont donc encore permis.