Les principaux indicateurs économiques réunionnais peinent à se redresser. On note que les importations progressent de 12% en 2011, notamment avec le renouvellement de la flotte d’Air Austral. L’augmentation du prix des produits pétroliers vient aussi gonfler ce chiffre. Un bémol pour l’exportation qui connaît une hausse de 3,5% seulement, l’exportation de sucre après deux années de forte croissance recule notamment de 22,3%.
Le secteur du BTP, indicateur significatif de l’état de la conjoncture, maintient difficilement son activité avec la construction de logements sociaux comme bouée de sauvetage. Selon les chiffres de l’Iedom, le chiffre d’affaire du BTP progresse de 3,1% et s’établit à 1,35 milliard d’euros, un niveau équivalent à 2005. En 2011, la construction de logements sociaux neufs est en hausse de 13,3% alors que la commande publique elle, ne progresse que de 4,3%.
Le financement de l’économie par le système bancaire local n’a pas été florissant. L’encours des financements consentis aux entreprises et collectivités déclaré au SCR (Service central des risques), hors engagement et hors bilan, s’établit à 9,8 milliards fin 2011. Certes, une hausse de 5% par rapport à fin 2010, mais qui ne fut pas à la hauteur des attentes des entrepreneurs locaux. Et pourtant, « la dégradation des notations successives de certains Etats européens et le renchérissement des taux d’emprunts qui en a résulté n’ont pas directement impacté le système financier local », rappelle l’Iedom dans son rapport. La collecte d’épargne demeure aux alentours de 300 millions d’euros.
L’encours total des crédits consentis progresse légèrement en 2011, avec une légère hausse de 2,3% soit 17 milliards d’euros en fin d’année. Les créances douteuses restent stables et représentent tout de même près d’un milliard d’euros, soit 5,8% des crédits consentis fin 2011.
Le produit net bancaire des quatre banques réunionnaises est en hausse de 4,5%, contre +1% en 2010, et s’explique par la reconstruction par les banques de leurs marges d’intermédiation financière (marges sur les activités de prêt). « Elles ont besoin de reconstituer leurs fonds propres en ces temps de crise financière globale », indique Matthieu Morando, chef du suivi études et suivi des établissements de crédit. La baisse des commissions est la seconde explication selon l’Iedom. « On a une clientèle de plus en plus vigilante sur cet aspect là, notamment l’observatoire des tarifs bancaires », conclut-il.