L’annonce par le gouvernement du Pacte national (traduction du rapport Gallois) pour la croissance, la compétitivité et l’emploi fait réagir les présidents des Chambres consulaires. Ils ont présenté leur point de vue ce matin et se demandent si « les mesures annoncées dans le pacte seront applicables en l’état aux Outre-mer ». « Le pacte est construit sur le modèle des industries alors que les TPE représentent 90% du tissu économique de l’île », rappelle le président de la Chambre des métiers, Bernard Picardo. « Les problématiques des grandes entreprises ne sont pas celles des TPE », ajoute-t-il, en rappelant que le secteur de l’artisanat représente 40.000 emplois.
De son côté, le président de la CCIR, Ibrahim Patel, demande si la France a « les moyens de sauver l’Outre-mer« , et assure que « ce n’est pas le social qui fait l’économie mais l’économie qui fait le social ». En effet, il faut selon lui « faire un état des lieux » des différents dispositifs d’aides aux entreprises à destination de l’Outre-mer afin de vérifier leur efficacité. « A-t-on fait le point de manière objective sur les retombées de la zone franche d’activités ? Non », affirme-t-il, ne manquant pas de signaler les « problèmes de coût » qui incitent les entreprises réunionnaises à délocaliser dans les îles où la main-d’oeuvre est moins chère, c’est-à-dire à Madagascar à l’île Maurice ou encore à Mayotte. « De plus en plus de Réunionnais partent trouver l’Eldorado à Mayotte », depuis que le gouvernement a annoncé un budget de 640 millions d’euros pour les routes sur l’île aux parfums. « Est-ce normal que l’on délocalise d’un département français pour un autre département français ?« , demande le président de la CCIR.
Dans le cadre des discussions de la Conférence économique et sociale dans les Outre mer, les Chambres consulaires apporteront leurs contributions, ayant pris connaissance des attentes des représentants des organisations professionnelles le 24 septembre dernier. Il a été admis « un problème de représentativité des TPE dans les instances de concertation et auprès des parlementaires ». L’abus de positions dominantes et les situations de monopoles « faussent les règles du jeu de la libre concurrence ».
Afin de lever les freins qui entravent le développement des entreprises, il y a d’abord la nécessité, selon la Chambre des métiers, de « rendre accessible le foncier à vocation économique aux TPE/PME à des coûts supportables« . Elle propose également « l’allégement des charges sociales pour une meilleure efficacité ». Pour « relancer la croissance », la Chambre souhaite enfin l' »allotissement des marchés et l’élaboration d’une bibliothèque de prix » afin que les TPE puissent se positionner sur les marchés publics.