Depuis le mois de décembre 2011, cinq enfants ont contracté la méningite dans notre département (lire [ici]urlblank:http://www.zinfos974.com/Un-quartier-de-Saint-Paul-secoue-par-des-cas-de-meningite_a39909.html ). Si le premier cas, déclaré chez un enfant de 8 ans à Saint-Denis n’a engendré aucune complication, c’est tout l’inverse qui s’est produit dans les quatre autres: tous déclarés dans l’Ouest (Plateau-Caillou et quartier du Grand Pourpier Cambaie), où ils ont provoqué une amputation des doigts de pied d’un enfant et amené au décès d’un autre de 11 mois.
Malgré l’impression de recrudescence de cette maladie dans ce quartier très précis de Saint-Paul, Laurent Filleul, responsable de la cellule de l’Institut de veille sanitaire (INVS) fait parler les chiffres. En 2011, il y a eu en tout trois cas de méningite à la Réunion, en 2010 il y en a eu six, en 2009 quatre, en 2008 deux et en 2007 zéro. Ce qui fait dire au spécialiste qu’il n’y a aucune anormalité pour le moment dans les cas décelés en 2012. Autre préjugé que balaye Laurent Filleul, la « saisonnalité » de cette maladie. « Le fait que l’on soit à la fin de l’été n’a rien à voir », explique-t-il.
« La méningite à méningocoque de type B est une pathologie très grave qui touche préférentiellement les jeunes adultes », précise le Laurent Filleul. L’actualité le confirme malheureusement. Critiqué sur la réactivité de l’ARS et de l’Institut de veille face à la multiplication de cas déclarés dans une même famille du Grand Pourpier, il démine le terrain en expliquant la démarche des services sanitaires. « La méningite n’est pas contagieuse comme la rougeole. Vous pouvez très bien rester à 1 mètre en face à face d’une personne porteuse pendant plusieurs heures et ne pas la contracter. L’important pour nous était d’identifier les « cas contact », voilà pourquoi on l’a fait par téléphone », explique-t-il.
Le cas d’un enfant décédé malgré les antiobiotiques pose problème
Dans les faits, les agents de la veille sanitaire ont questionné les familles concernées en leur demandant de se remémorer toutes les personnes qu’elles auraient pu voir dans les dix jours précédents. D’où le terme de « cas contact ».
« Mais ça ne reste que du déclaratif », tempère le spécialiste. Malgré le fait que l’on puisse oublier un certain nombre de personnes qu’on aurait pu croiser, l’Institut, en collaboration avec l’Agence régionale de santé, a contacté en tout 141 personnes de l’entourage des personnes atteintes. 115 d’entres elles ont été placées sous antibio-thérapie par mesure de précaution.
Dans ce cas, comment expliquer que cet enfant de 11 mois, pourtant sous antiobiotique lui aussi, soit décédé il y a bientôt deux semaines de cela ? « C’est une interrogation que l’on a effectivement. On peut avancer l’hypothèse de son jeune âge mais aussi le fait que l’on ait pas encore caractérisé le génotype de cette méningite », explique Laurent Filleul.
Et justement, pour ce faire, l’Institut de veille sanitaire compte sur le retour des résultats d’analyse d’un laboratoire métropolitain pour confirmer ou infirmer cette hypothèse. « Une question de quelques jours », confirme-t-il.